Romain Fichet, touché mais pas coulé

Article publié le 28/12/2023
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En course pour les sélections pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, Romain Fichet, l’archer Riomois et soldat au sein de l’Armée de Champions, revient sur sa saison 2023 et sur son parcours quelque peu semé d’embûches suite à une blessure persistante à l’épaule. 

 

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« Je me focalise sur l’instant présent et je vais faire tout ce que je peux. »

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L’interview de Romain : 

 

  •  Revenons sur tes deux dernières saisons. Elles ont été longues et se sont enchaînées avec des sélections presque au lendemain de la Coupe du Monde, comment les as-tu vécues ?

L’enchaînement des saisons m’a paru lunaire. On a eu la Coupe du Monde et quinze jours après, on était en sélection. Ensuite, on a eu 15 jours de vacances. D’ailleurs, ils nous avaient demandé de continuer à tirer mais personnellement, j’avais besoin de couper complètement pour revenir à fond. 

 

  • Tu t’es blessé lors de la saison, comment te sens-tu en ce moment ? 

Je suis toujours blessé. Lors des entraînements, ce n’est pas vraiment le volume de tir qui me dérange mais les journées très longues. Ça change des journées où tu fais des volées à ton propre rythme, c’est beaucoup plus rapide. Ça nous oblige à rester tout le temps concentrés. 

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Romain Fichet (à gauche) et Jean-Charles Valladont (à droite) au Championnat de France de Riom

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  • C’était frustrant pour toi de ne pas tirer à ton meilleur niveau ou au contraire, ça t’a donné de la motivation pour aller batailler avec les autres ?  

C’est vrai que lorsqu’on analyse le niveau à froid, on peut se dire « je tire un peu moins de flèches et je tire avec moins de force ». C’est sûr qu’il y avait ce petit sentiment d’infériorité. Mais avec du temps et du travail, j’ai réussi à surpasser ce sentiment. J’ai autant de flèches que les autres à tirer, je me dis que je peux faire mieux, voire autant que les autres même si je me suis entrainé différemment. Je me focalise sur l’instant présent et je vais faire tout ce que je peux car j’ai la chance d’être sur cette sélection donc j’en profite. 

 

  • Tu as réussi à être dans les 6 lors de la première sélection en septembre. On rentre dans la préparation finale, comment te sens-tu ? 

J’essaie de faire ce que j’ai à faire. Chez les hommes, on a un niveau qui est très proche. Il y a beaucoup de variations dans le classement (classement des évaluations hebdomadaires). Je ne me projette pas pour l’instant, il va falloir se détacher rapidement des autres. Il faut se concentrer sur soi. 

 

  • Est-ce que tu te projettes sur ce qu’il y aura après la sélection ?

J’espère être pris dans le groupe car je me prépare pour ça. De toute façon, je n’aurai pas le choix que de l’accepter. Ma carrière ne s’arrête pas en 2024. Je vais continuer quoi qu’il arrive, que la réponse soit bonne ou mauvaise. J’aurai sûrement besoin de quelques jours pour me reposer et pour penser à autre chose.

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J’ai vite changé d’idée pour passer un cap. 

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  • Le fait d’être réunis comme ça à l’INSEP, est-ce que cela t’aide dans ta performance ?

Il y a les avantages et les inconvénients. Moi, j’y trouve de l’intérêt car on est tout le temps en confrontation lors des situations. Dès qu’il y a un tir compté, on n’a pas envie d’être le dernier. Il y a des jours où l’on sent que l’on a besoin de faire autre chose mais on a un programme à suivre même si ce n’est pas forcément mauvais. Les semaines sont assez intensives, après ça redescend un peu. Il ne reste que quelques jours donc il faut commencer à avoir l’échéance dans un coin de la tête. Il faut se faire confiance et en même temps il ne faut pas hésiter à essayer de nouvelles choses pour améliorer son tir. Je me disais que comme je pratiquais à haut niveau depuis 12 ans, il ne fallait pas trop que je change mes habitudes. En arrivant ici, j’ai vite changé d’idée pour passer un cap. On n’a pas forcément de résultats de suite, mais il faut se laisser le temps, même si on en a très peu.

 

  • Est-ce que tu sens une ambiance plus « olympique » ?

Pour l’instant à l’entraînement, on ne le ressent pas. Moi j’essaie de me l’imposer car ça me permet d’avancer et d’éviter de prendre du retard. J’essaie d’être plus exigeant sur chaque flèche.   

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Photos : Rémi Joly/ FFTA