Audrey Adiceom, l’altruiste déterminée à gagner

Article publié le 19/12/2023
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Des performances historiques par équipe, un dévouement sans faille pour ses partenaires et des résultats à la hauteur des attentes. Audrey Adiceom, l’archère Riomoise, revient sur cette saison 2023 et sur ses nombreuses médailles. 

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« C’est comme si pour l’équipe je ne me laissais pas d’autre choix que de réussir. »

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L'interview d'Audrey :  

 

  • Tu fais une très belle saison par équipe avec une performance historique. C’est ta plus belle performance de la saison ?

Même de ma vie, je suis très fière d’être vice-championne du monde par équipe. Très fière du travail que l’on a fait. C’était une très belle saison par équipe. Mes performances individuelles ont été très difficiles, soit parce que mes adversaires étaient très fortes, soit parce que je n’étais pas au niveau. Je me suis parfois mise en difficulté toute seule. Même lorsque je tirais bien, je tombais sur des adversaires plus fortes que moi. Mais dans l’ensemble, je suis contente car je ne me doutais pas que c’était le début d’une belle saison qui s’annonçait. On a tellement travaillé par équipe, je n’ai jamais autant tiré que depuis que Monsieur Oh est arrivé. Il a une vraie logique de développement du tir par équipe, avec beaucoup de rotations avec des objectifs. Ce qui a aidé, c’est que nous sommes une bande de copines. C’est peut-être ce qui fait la différence avec les autres équipes. 

 

  • Sur Paris et sur cette saison 2023 dans l’ensemble, tu as eu des moments très compliqués, même si tu es sur une pente ascendante. Qu’est-ce qui te manque pour performer ?

C’est une bonne question, on en a discuté avec Manu (Tizzoni). Par équipe, je semble beaucoup plus à l’aise. C’est comme si pour l’équipe je ne me laissais pas d’autre choix que de réussir et peut-être que je me suis un peu oubliée individuellement et que j’ai oublié que je pouvais briller toute seule.

 

  • Tu t’autorises moins pour toi qu’en équipe ?

Je ne sais pas si c’est une question de s’autoriser ou non, mais je pense que je me projette plus facilement en équipe. Par exemple, actuellement, nous avons beaucoup de sollicitations médias où l’on nous parle des épreuves par équipe aux Jeux Olympiques. Mais je me dis que j’ai envie de briller en « Individuel » car j’ai les capacités de faire de bonnes choses. Je pense que ce qui m’avait manqué cette année, c’est un peu plus de travail.  On a fait pas mal de changements sur ma technique. Il m’a aussi fallu le temps de comprendre parce que là, on a presque deux ans de recul sur la technique de monsieur Oh. Aujourd’hui, je comprends mieux ce qu’il attend de moi. Je suis persuadée qu’il me manquait simplement du temps, du travail et de la confiance dans mon tir.

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« Personnellement j’y crois. »

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  • Comment est-ce que tu prépares ces sélections ?

C’est assez particulier de vivre tous les jours avec les autres athlètes. On a créé des liens même si on connaît la dure loi du sport qui fait que, dans quelques jours, on voudra tous avoir notre place dans la liste. Comment je me prépare ? Disons que je suis le planning qui est strict, tout est très détaillé. J’ai même demandé à avoir un créneau pour aller aux toilettes (rires). Je vois bien que depuis que nous sommes ici, nous avons beaucoup progressé. C’était peut-être nécessaire car on ne pouvait pas continuer à faire la même chose pour avoir de meilleurs résultats. Aujourd’hui, je me dis que l’on verra bien mais au moins nous aurons essayé de changer nos habitudes, de tirer plus et de s’entrainer plus. Après, on a de la récupération et on est bien suivis ici. Personnellement j’y crois, même si bien sûr, des fois j’ai quelques moments de doutes. Mais je sais que j’arriverai prête pour la sélection. J’ai faim de progresser, d’apprendre et je me projette déjà sur janvier et sur cet été, même si c’est possible que je ne sois pas dedans.

 

  • Quel est ton objectif pour Paris si tu es dans les sélectionnés ?

Forcément, je pense à la médaille par équipe car on a créé quelque chose avec les filles. D’autant plus que nous sommes coéquipières en club : ce sont des vraies copines. Je rêve d’être championne olympique par équipe mais je travaille évidemment beaucoup pour performer individuellement aussi car je sens que je suis capable de faire de bons résultats. J’ai eu la chance de vivre pleins de moments incroyables grâce au tir à l’arc. Comme par exemple à Berlin cet été, et d’autres qui m’ont fait mal comme à la Coupe du monde à Paris. Mais je sais que je suis contente d’être là. J’évite de me plaindre de la charge des entrainements car je suis contente de travailler pour avoir la chance de représenter la France aux Jeux Olympiques. 

 

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