Thomas Chirault : le retour du phénix

Article publié le 23/11/2023
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Entre doutes, reconstruction et renouveau suite à une année sportive difficile causée par sa blessure lors de la saison précédente, Thomas Chirault, l'archer Samarien, revient pour nous sur sa saison 2023. 

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« C'est l'année d'une vie. Je la consacre à 100 % au tir à l'arc. »

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Les ambitions sont claires pour Thomas. Pour son retour au plus haut niveau, l'archer est bien décidé à prouver qu'il a sa place pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. 

 

L'interview de Thomas : 

  • Peux-tu faire un point sur ta saison 2023 assez particulière ? 

    Je me suis arrêté pour blessure un peu avant juin/juillet 2022. J'ai repris après un mois d'arrêt pour préparer les sélections pour lesquelles je suis passé à côté, ce qui a été synonyme de non-sélection en équipe A pour l'année 2023. Cela a été une nouvelle à digérer mais il a fallu rebondir rapidement. 

    Cette situation m'a permis de prendre le temps, de me reconstruire et de revenir petit à petit à mon niveau. J'ai mis l'accent sur la saison en salle de novembre à février et je me suis concentré sur ces compétitions (de niveau mondial) pour garder la motivation et pour me préparer au mieux. J'ai fait tout le circuit mondial en salle, en passant par Strassen (LUX), par la fameuse étape à Nîmes et par Las Vegas. A chaque sortie, j'ai remporté une médaille, ce qui m'a montré que j'étais toujours performant et qu'il fallait que je continue. 

    Concernant la saison en extérieur, je me suis focalisé davantage sur mes études car mon planning d'entraînements était allégé. J'ai pu en profiter pour avancer car c'est aussi un point important dans ma carrière que de penser à ma reconversion professionnelle. J'ai tout de même participé au Grand Prix Européen à Porec (CRO) où j'ai remporté une médaille d'argent en individuel et en mixte. Cela a été une réussite. Puis, j'ai participé, au Championnat de France où j'ai remporté la médaille de bronze. Ce championnat a été un gros point d'étape car l'année passée, je n'avais pas pu y participer comme j'étais blessé. Un an plus tard, je peux y participer, je m'y qualifie et je remporte une médaille. J'ai donc terminé cette saison particulière d'une belle manière en me prouvant que j'avais de nouveau le pied à l'étrier. 

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Thomas Chirault, médaillé d'or lors de l'édition 2022 du tournoi de Nîmes

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  • Après une saison, éloigné de l'équipe A, te voilà de nouveau au plus haut niveau. Peux-tu revenir sur ta sélection pour cette saison ?

Les sélections de septembre se déroulaient à Compiègne, au même endroit que l'année passée où il y avait eu cette histoire de non-sélection. En mettant les pieds sur le terrain, terrain que je connais bien d'ailleurs puisque je n'habite pas loin et que j'ai fait un an au Pôle de Compiègne, j'ai eu quelques émotions qui sont revenues. Au tout début, cela a été délicat, je suis rentré doucement dans la compétition. Ces sélections ressemblent plus à un marathon qu'à un sprint car elles durent sept jours. Cela m'a permis de venir, dès le deuxième jour, grapiller des points pour remonter au classement. J'ai terminé à la 4ème place en partant dans les 10 premiers. Cela a été une bataille pendant une semaine pour remonter dans le classement mais je sentais que j'avais le niveau de jouer et qu'il fallait juste que je m'accroche sur la durée. Je n'avais pas trop de doutes, je me suis vraiment beaucoup entraîné pour cela. L'objectif de cette saison plus "tranquille" était vraiment de réintégrer le collectif pour pouvoir prétendre à la réalisation d'un de mes rêves : remporter une médaille d'or aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. C'était l'unique et seule possibilité donc j'ai tout fait pour y arriver. 

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« Je vise la médaille d'or à Paris. »

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  • Comment te sens-tu à un peu plus d'un mois des prochaines sélections ?

Cette année tout est axé pour les JOP. Je vise la médaille d'or à Paris. C'est l'objectif que je me suis donné après Tokyo 2021 car c'était mes premiers Jeux Olympiques et j'ai vécu une superbe expérience. C'était un rêve qui s'est réalisé mais comme je disais, aujourd'hui j'en veux plus. Je n'ai pas simplement envie de faire les JOP, j'ai envie de remporter une médaille. C'est donc ce qui m'anime au quotidien et me motive. Les prochaines sélections de janvier où il n'en restera plus que quatre parmi les six, je ne les vois pas comme une fin en soi mais plutôt comme une étape pour atteindre mon objectif. Cela me permet de mieux gérer la pression. C'est comme un bel entraînement en plus pour arriver au gros objectif. 

 

  • Penses-tu qu'avoir déjà vécu les JO est un avantage pour toi ?

Clairement, c'est un très bel avantage car quand on arrive aux JOP, c'est une compétition vraiment à part. Depuis tout petit j'avais en tête de les faire et pour moi c'était un rêve. Aujourd'hui, je me sens plus fort de les avoir vécus au moins une fois, de pouvoir mettre des images, des mots, des émotions et des sensations sur ce que c'est et, pas simpelment la compétition en tant que tel. Vivre vraiment l'événement m'a donné beaucoup de connaissances et un bagage énorme pour arriver encore plus confiant et prêt lors des prochains à Paris. Je me sers clairement de cette expérience pour aller plus loin cet été. 

 

  • Les Jeux Olympiques à la maison, c'est tout un symbole. Penses-tu ressentir encore plus d'émotions ?

Tout va être démultiplié de vivre les JOP à la maison, surtout comparé à ceux de Tokyo où nous étions quasiment à huit clos à cause de la Covid-19. Là, ce sont des Jeux particuliers. On va avoir nos familles, nos amis, toutes les personnes qui nous soutiennent. C'est une motivation supplémentaire pour accomplir mon bel objectif. C'est une chance incroyable et on n'aura pas d'autre occasion de les vivre à Paris. C'est l'année d'une vie et c'est pour cela que je la consacre à 100 % au tir à l'arc. 

 

  • Comment te sens-tu en ce moment, physiquement et mentalement ?

Le format d'entraînement en ce moment est particulier. Je n'ai jamais connu cela car on est à des volumes de flèches tirées aux alentours des 2 500/ 3 000 par semaine. Avant, ma plus grosse semaine c'était autour de 2 000 flèches et mon rythme de croisière se rapprochait des 1 500 flèches. On passe du simple au double quasiment. C'est un rythme différent mais je suis très curieux de voir ce que peut donner cette nouvelle méthode de travail car je m'investis à 100 %, chose que je n'ai jamais faite non plus car j'avais toujours des cours.  Au niveau physique, la charge d'entraînement fait qu'il y a des petits bobos par-ci, par-là mais on a la Fédération qui a mis un beau suivi en place. On a un kinésithérapeute toutes les semaines et la possibilité de voir un ostéopathe tous les mois. En plus de cela, une kinésithérapeute est également présente tous les soirs pour des soins, si on en a besoin. On peut dire que la Fédération mouille son t-shirt pour que le volume d'entraînement soit plus agréable sur la durée. 

 

  • Pour finir, peux-tu nous dire quelques mots sur l'ambiance au sein du collectif avant les sélections ?

Nous avons tous des tempéraments différents dans le groupe. On est à 48 jours (en date du 22 novembre) des prochaines sélections. On a un compteur tenu à jour pour voir où on en est. Plus on va se rapprocher de l'échéance, plus on va être tendus. On a tous une manière différente de gérer cette pression. Pour l'instant, tout se passe bien, on arrive à vivre ensemble. On est tous là pour le même objectif, donc il faut réussir à prendre sur soi et chacun faire des efforts pour ensemble se tirer vers le haut

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