Report des Jeux Olympiques : une opportunité pour Lucas Daniel

Article publié le 29/04/2020

Lucas Daniel, archer au club de Rennes qui s’entraîne à l’INSEP depuis 2014, doit jongler entre le tir à l’arc, son emploi à la RATP, et sa vie personnelle avec une jeune enfant. Mais comme tous les autres athlètes, son quotidien de sportif de haut niveau est chamboulé depuis le début du confinement. Entre accablement ou opportunité, Lucas Daniel a décidé de voir la vie du bon côté.

FFTA : Cela fait 6 semaines que la crise sanitaire nous impose de rester chez nous. Comment vis-tu ce confinement ?

Lucas Daniel : « J’ai la chance de continuer à travailler, mais seulement 2 jours par semaine. En effet, nous sommes trop d’agents dans mon centre de maintenance pour pouvoir respecter les gestes barrière, donc la RATP nous permet une rotation et une gestion de nos emplois du temps plus souple. Cela me permet de m’occuper de ma fille la semaine car ma conjointe est en télétravail, puis d’aller travailler le week-end. »

 

Actuellement, comment organises-tu ta journée pour tes entraînements ?

L.D : « Sur la préparation physique, c’est marrant à faire, nous les faisons avec le préparateur de l’INSEP en visio-conférence tous ensemble deux fois par semaine.

Concernant le tir à l’arc, je fonctionne au challenge, donc en tant que sportif c’est difficile de se motiver. Actuellement, nous ne savons pas si nous aurons des compétitions cette saison, donc les objectifs sportifs semblent lointains. Mais heureusement j’ai une cible chez moi qui me permet tout de même de m’entraîner et d’entretenir le physique, même si je ne peux faire que de la paille à 5m. Je continue de m’entraîner pour maintenir mes compétences et mon physique pour qu’à la reprise, je n’ai pas à faire plusieurs semaines de remise en forme.

Et au quotidien, je m’occupe de ma fille, je bricole pas mal… »

 

C’est l’occasion pour toi de faire un point sur tes projets personnels ?

L.D : « Oui, clairement. Je travaille moins donc je gagne beaucoup d’heures dans mon planning. C’est le moment pour moi de bosser sur mes projets personnels, les travaux que j’ai à faire à la maison, qui me permettent aussi de me maintenir physiquement !

C’est une situation exceptionnelle, qui sera peut-être amenée à revenir dans le futur. Il faut faire avec, s’adapter au mieux pour vivre comme on peut. Si on ne fait pas de tir à l’arc cette année, ça manque à tout le monde, mais c’est comme ça, et l’année prochaine on en fera deux fois plus ! »

L’archer de 25 ans, qui n’avait pas réussi à se qualifier au sein de l’équipe de France cette année malgré un beau parcours lors des étapes de sélection en début de saison, rêve toujours de retourner sur les pas de tir internationaux qu’il connaît bien. Depuis 2010, il a porté 7 fois le maillot tricolore à travers le globe et, rêve de tout sportif, il a participé aux Jeux Olympiques en 2016 à Rio. Depuis, Tokyo et Paris sont également dans sa ligne de mire.  

Avec le report des Jeux, nous sommes à ce jour dans l’incertitude quant aux modalités autour de l’équipe de France pour l’année prochaine. Est-ce un challenge supplémentaire pour toi, pour tenter de te sélectionner en 2021 si cela est possible ?

L.D : « Je suis un des plus heureux que les Jeux soient déplacés d’un an, parce que cela me donne une deuxième chance. C’est dans longtemps, pour l’instant la DTN (Direction Technique Nationale) ne s’est pas prononcée quant à refaire ou non des sélections. Toutes ces incertitudes n’aident pas à avancer, mais je continue de m’entraîner pour y accéder. »

 

La RATP t’as aidé cette année pour la préparation des Jeux Olympiques. Qu’en est-il avec le report de l’événement ?

L.D : « La RATP prolonge mon partenariat jusqu’à l’événement, donc je repars au moins pour un an. J’ai déjà fait l’essai de ne pas avoir ce soutien, en travaillant 39h et m’entrainant 25h par semaine, et je sais que ce n’est pas possible. Si je n’avais plus ce contrat avec la RATP, je ne serais pas assez performant ne serait-ce que pour me sélectionner et encore moins pour jouer à l’international. Ce soutien est indispensable pour moi. »

 

Dans quelques semaines, le déconfinement amorcera un nouvel élan, même si les incertitudes sont fortes sur le maintien d’une saison sportive en France et à l’international. Comment envisages-tu la reprise d’un rythme « normal » ?

L.D : « Comme le dit le Premier Ministre, on ne va pas retrouver nos « vies d’avant », donc je pense qu’on va garder certaines précautions. Du coup pour le travail, je ne sais pas comment mes supérieurs vont réagir. Pour moi, le but c’est de reprendre l’entraînement sérieusement le plus vite possible. Dès que nous aurons le droit de sortir et de retourner en club et à l’INSEP, j’en profiterai. Il me restera assez de temps pour retrouver mon niveau pour la saison prochaine à partir de septembre. »

Lucas Daniel, sportif de haut niveau, est ambassadeur du tir à l’arc en tant que « athèle RATP ». Il participe régulièrement à la promotion du sport, et a profité du confinement pour partager quelques exercices à réaliser chez soi au quotidien pour rester en forme pendant le confinement.

Séance de renforcement musculaire

Séance d'étirements

Propos recueillis le 24/04/2020 par Stéphanie Girou / FFTA | Photos : DPPI

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