Clap de fin au Sud de France - Nîmes Archery Tournament après trois jours de compétition et qui voit la victoire de Lisa Unruh (GER), Steve Wijler (NED), Lisell Jaatma (EST) et Jean-Philippe Boulch (FRA) sur cette édition 2021.
Après une fin d'année 2020 très particulière et presque à l'arrêt pour le tir à l'arc, le tournoi de Nîmes est la lueur d'espoir vers une reprise de la compétition. L'étape française des Indoor World Series a permis de rassembler 110 archers français et internationaux, représentant 13 pays. A l'issue de trois jours de compétition, ce dimanche après-midi a vu les finales des quatre catégories représentées : arc classique et arc à poulies, hommes et femmes. Les matchs ont débuté en arc à poulies femmes dont Lisell Jaatma remporte la victoire. L'Estonienne, qui avait déjà remporté l'or l'année dernière en terre nîmoise, est confrontée à sa compatriote Meeri-Marita Paas. Elle clôt le match sur le score de 147 points à 144. En finale de bronze, la Française Lola Grandjean (St Avertin - pôle France de Dijon) rencontre la Croate Amanda Mlinaric. Le duel est serré et la jeune Française de 20 ans doit gérer le stress d'un match en arène et rester concentrée. Elle termine avec un point de plus que son adversaire, 144 à 143. "J’étais hyper stressée, il n’y avait pas une seule partie de mon corps qui ne tremblait pas, même les doigts de pied ! Mais c’était trop bien, ça manquait un peu de public bien sûr, mais malgré le peu de monde qui était là, il y avait pas mal d’encouragements. Ça faisait plaisir et du bien de ressentir de nouveau du stress".
Au tour ensuite des femmes arc classique où la finale a vu s'affronter la vice-championne olympique en titre Lisa Unruh (GER) contre Gabriela Schloesser (NED) qui avait terminé au pied du podium l'année dernière. La Néerlandaise ouvre le match avec un score parfait qui lui donne l'avantage mais Unruh reprend du terrain progressivement jusqu'à remporter la victoire 6-4. La Française Angeline Cohendet (Brignais) monte sur la troisième marche du podium suite à un beau match contre la Slovène Ana Umer, qui se termine sur le score de 6 à 4. Cohendet est "très contente de ce match. C’est vrai que ça a été serré jusqu’au bout de chaque volée, il a fallu rester déterminée sur chaque flèche. Même après une mauvaise, il faut se remettre dedans et rester concentrée jusqu’au bout".
Chez les arc à poulies hommes, c'est une finale franco-française qui a vu s'affronter Adrien Gontier (Ruelle s/Touvre) et Jean-Philippe Boulch (Rueil Malmaison), tous deux membres du collectif national arc à poulies. Des 5 volées disputées, Boulch ne concède qu'un seul point et remporte l'or sur le score final de 149 à 144 points. Une situation peu évidente pour les deux adversaires qui se connaissent bien, mais pas perturbante pour Jean-Philippe Boulch : "Il reste un adversaire aussi fort que les autres, il faut essayer de passer au-dessus de l'amitié. Ce coup-ci j’ai eu l’avantage". En finale de bronze, Nicolas Girard (St Martin de Crau), qui avait remporté la médaille d'argent en 2020, repartira cette année les mains vides mais une expérience renforcée par sa confrontation avec l'Estonien Robin Jaatma, qui accède à la troisième place sur le score de 148 à 146.
En arc classique, Steve Wiljer (NED) réalise un match presque parfait avec seulement deux 9 sur ses 5 volées. Il remporte l'or face à son coéquipier Gijs Broeksma (NED)t, sur le score de 7 à 3. Pour la médaille de bronze, le match opposait le Nîmois Jocelyn de Grandis, qui n'avait pas dépassé le stade des quarts depuis 23 ans dans cette compétition à domicile, au Slovène Gasper Strajhar. Un match à rebondissements que De Grandis conclu sur une flèche de barrage, 10 plein centre contre un 8 pour son adversaire. Après l'annonce de sa victoire au terme du quatrième set, finalement refutée suite au contrôle de cordon de son adversaire, Jocelyn est resté concentré sur son match : "Je savais qu’il y avait une flèche cordon pour mon adversaire, je me suis dit "tu restes dedans jusqu’au dernier moment" et c’est ce qui m’a permis de ne pas sortir de ma concentration et vraiment me remettre en forme pour la flèche du barrage. Et ma dernière flèche, c’était une flèche d’école, je me suis régalé. C’était bien posé, bien équilibré, le viseur était plein centre et boum, parfait !"
Avec des mesures sanitaires strictes et un nombre restreint de compétiteurs (l'événement regroupe chaque année 1200 tireurs et de nombreux visiteurs), le tournoi de Nîmes était une chance pour les archers participants qui ont pu retrouver un pas de tir officiel et l'adrénaline de la concurrence, mise en veille depuis des mois. Adrien Gontier tenait d'ailleurs à faire passer un petit mot pour les archers qui ne peuvent pas tirer actuellement : "on se doit de le faire par respect pour tous nos licenciés français qui n’ont pas la chance ne serait-ce que de s’entraîner tout simplement. On veut leur dire qu’on les soutient et qu’on a besoin d’eux pour faire vivre notre sport. Le tir à l’arc français, ce n’est pas juste l’équipe de France. Ce sont également tous les gens qui sont derrière, qui nous supportent et qui nous soutiennent".
