Pratiquer le tir à l’arc à 18m en extérieur : suivez le guide !

Article publié le 23/10/2020

Depuis la mi-octobre 2020 et en raison des difficultés d’accès aux gymnases et salles de sport avec la crise sanitaire, la FFTA autorise les compétitions à 18m en extérieur, qualificatives pour le Championnat de France. Cette pratique déjà courante outre-mer, commence à trouver ses adeptes en métropole, et les entraînements à l’extérieur sont de plus en plus habituels cette année.

C’est le cas pour Florent Mulot, archer licencié au club de Draveil (Essonne) qui s’est vite adapté à la fermeture de la salle dans laquelle il avait l’habitude de s’entraîner. Des vêtements chauds et le plaisir de pouvoir continuer à pratiquer son sport, voilà les ingrédients principaux du pompier de 28 ans qui ne se décourage pas devant les contraintes mises en place dans son département.

Entré cette saison dans sa 17ème année de tir à l’arc, ce passionné est pragmatique : ce n’est pas parce que la salle de son club n’est plus accessible que la saison hivernale ne peut pas avoir lieu. Dans sa valise d’arc, Florent rajoute tout de même quelques éléments pour contrer la météo parfois peu clémente de la région parisienne : « Suivant les conditions, j'utilise un sous-pull technique, des gants entre les volées, un bonnet - parce qu'une grande partie de la chaleur corporelle s'évacue par là – des chaussures étanches, des chaufferettes à mettre dans les poches et même parfois un gilet chauffant avec une petite batterie. Et quand j'ai trop de couches, je mets un manchon pour bien plaquer les vêtements contre l'avant-bras afin que ça ne se prenne pas dans la corde quand elle passe. Je n'utilise pas tout à chaque fois, mais c'est à peu près tous les moyens que j'ai pour éviter la congélation en plein hiver ! »

Reste à savoir s’il prend autant de plaisir à tirer à l’extérieur qu’à l’intérieur : la réponse est oui. La pratique sportive ne change pas, à la différence près que, comme pour la saison estivale, il prend en considération pendant son tir les éléments extérieurs tels que le vent ou les variations de lumière du soleil. Finalement, « ce n’est pas plus difficile qu'en salle. Tant qu'on arrive à garder les doigts de corde à peu près chaud, le tir est plaisant. » La façon dont il s’entraîne reste la même. Si il fait trop froid, il diminue le volume par volée pour éviter que les doigts ne se refroidissent trop vite. Et pour lutter contre ça, il propose d’intégrer du renforcement musculaire directement dans la séance.

Si l’on s’accorde pour dire que le tir en extérieur offre des conditions plus incertaines qu’en salle, pour Florent Mulot les éléments extérieurs « ne sont pas vraiment des facteurs de contre-performance. Je n’ai pas vu de nettes différences sur mes scores avec la salle. A part des conditions de froid intense, je ne vois pas ce qui pourrait avoir un impact assez fort pour que je ne sois pas responsable de mes 9. »

Avec des lumières installées au niveau du pas de tir et des cibles, il peut tirer de jour comme de nuit. « On a aménagé des cibles à 18m, avec des spots on est bien ! Vraiment bien en fait et le coach a mis en place un petit challenge donc ça motive tout le collectif ! »
Finalement, tirer à 18 mètres en extérieur, « ça nous permettra d'apprécier comme il se doit le confort de nos salles chauffées quand on pourra y retourner ! »

Côté compétition, c’est l’Arc Club Nice qui ouvre le bal. Les 7 et 8 novembre, ils organiseront une compétition sur leur terrain extérieur. Avec le même règlement qu’en salle et en respectant le protocole sanitaire, il ne semble finalement pas compliqué de changer de lieu. Ysabel Buthiaux, la secrétaire du club, le confirme : « Il n’y a pas vraiment de contrainte en plus, pour nous ce sera plus facile. Déjà parce que nous n’aurons pas à déplacer nos cibles – la compétition initiale était organisée dans une salle située à une dizaine de kilomètres du club – ni à les installer la veille puis les récupérer le lendemain de la compétition ». Cela leur permet même de faire des économies sur les frais de déplacement et location du camion pour déménager le matériel. Le club économise également le prix des récompenses aux archers puisque la proclamation des résultats se fera sans remise de médaille pour des raisons sanitaires. Tout cela leur permet de réduire le prix de l’inscription pour les archers, tout en prévoyant de dégager un bénéfice.
Pour organiser leur restauration, même si la municipalité interdit la buvette statique, ils pourront proposer une buvette « à emporter » que les archers commandent à l’inscription et récupèrent au moment du greffe.
La seule contrainte par rapport à la salle est l'adaptation des horaires, puisqu'au lieu de faire deux départs par jour, il n'en font qu'un seul, pour que les archers puissent tirer avec le soleil haut et les meilleures températures de la journée. Mais puisque la salle ne pouvait accueillir qu'une quinzaine d'archers et que le terrain extérieur est beaucoup plus large, ils pourront finalement accueillir beaucoup plus de compétiteurs sur le week-end.

De plus, la fédération a choisi d’alléger les contraintes administratives, que la compétition se déroule en salle ou sur un terrain extérieur. En effet, jusqu’à la fin de la saison salle (au 31 mars 2021), elle autorise la tenue de compétitions en semaine, ce qui facilite l’organisation en interclubs ou les événements dédiés au jeunes le mercredi par exemple. De plus, une compétition annulée est remboursée au club et celui-ci peut en ajouter une au calendrier à tout moment, facilitant ainsi l’adaptation des clubs aux contraintes locales. Eric Buthiaux ajoute que cela a l’avantage, « en cas de pluie, de se laisser la liberté de reporter la compétition à la semaine suivante ».

La formule fonctionne puisque malgré une compétition en salle organisée dans le même département et sur les mêmes dates, une dizaine d’inscriptions ont été envoyées en 2 jours suite à la publication de leur mandat, et de nombreux archers prévoient d’y participer, jusqu’à certains Italiens habitant près de la frontière qui ont l’habitude de venir tirer dans la région. Selon Eric, le club projette recevoir au moins une soixantaine de compétiteurs chaque jour. Affaire à suivre !

Propos recueillis le 20/10/2020 par Stéphanie Girou, service communication FFTA / Photos par Florent Mulot