Partie remise pour les quotas olympiques

Suite du Championnat du monde de tir à l’arc en extérieur à Bois-le-Duc, ce mercredi, avec les huitièmes de finale des rencontres par équipes ainsi que les premiers matchs individuels pour les arcs à poulies. Un programme chargé et un bilan mitigé, positif pour les arcs à poulies, moins pour les classiques qui manquent les premiers quotas olympiques.

Ce mercredi était marqué par la suite de la compétition par équipes. Du côté des arcs classiques, l’enjeu était de taille puisqu’une présence en quarts de finale était synonyme de qualification directe pour les Jeux olympiques de Tokyo. La marche aura cependant été trop haute, que ce soit côté masculin comme féminin. Les deux équipes de France étaient opposées à la Chine de Taipei. Et si les filles n’ont rien pu faire avec une défaite 6-0, les garçons, eux, ont réussi à emmener Taipei, tête de série numéro 3, jusqu’au barrage à 5 partout. Ils s’inclinent finalement 29 à 25. La France est donc éliminée de l’ensemble des compétitions par équipes en arc classique. Il reste encore aux Bleus des espoirs de quotas en individuel ce vendredi. Pour espérer obtenir un quota par équipe, il leur faudra patienter jusqu’au prochain TQO en 2020 à quelques mois des Jeux olympiques.

Le défi était également de taille pour les féminines en arc à poulies puisqu’elles étaient opposées à l’Inde, également tête de série numéro 3. Pas de miracle non plus, elles s’inclinent sur le score de 236 à 226. Seuls les garçons ont donc réussi à se qualifier pour les quarts de finale. Les trois archers, encore tous en lice dans la compétition individuelle, sont venus à bout de la Grande-Bretagne, 235 à 233.

Après des séances de qualifications parfaitement maîtrisées, l’équipe de France arc à poulies pouvait aborder les premières rencontres individuelles sûre de ses forces. Une confiance concrétisée sur le pas de tir.

Côté masculin d’abord. Particulièrement attendu en tant que champion du monde en titre, Sébastien Peineau n’a pas tremblé pour son entrée en lice. Au premier tour, le Français s’est débarrassé du Serbe Stefan Zikic sur le score de 146 à 144. Une performance qui a inspiré ses coéquipiers de l’équipe de France, à l’image de Pierre-Julien Deloche, tombeur de l’archer de Hong-Kong, Cheuk Sing Cheung, 147 à 137, et de Jean-Philippe Boulch, lui aussi victorieux face à l’Autrichien Wolfgang Wiener, 146 à 143. De très bonnes entrées en matière confirmées lors du deuxième tour, comme en atteste la très grosse performance de Boulch. Le tricolore de 28 ans s’est offert le Danois Stephan Hansen, numéro 3 mondial, sur une flèche de barrage à 9, après une égalité à 148 partout. Ça passe également pour Peineau et Deloche, tombeurs respectifs du Mexicain Gonzalez, 145 à 142, et du Russe Bulaev, 146 à 142. Les trois archers poursuivront leur route demain, à l’occasion des 1/16èmes de finale.

Presque autant de réussite chez les filles puisque seule Sandra Hervé a été éliminée à l’issue du premier tour, perdant sur un score de 136 à 143 contre la Turque Ipek Tomruk. Clémence Freigneau, menée de 3 points avant la dernière volée sur laquelle elle réussira un 30 lui offrant la victoire, et Sophie Dodémont, bénéficiaire d’un bye après sa très bonne place acquise lors des qualifications, ont, quant à elles, pu rejoindre le deuxième tour. Victorieuse sur une flèche de barrage au 9 alors qu’il y avait 139 partout face à la Mexicaine Fernanda Zepeda, Dodémont rejoint ses trois homologues masculins en 1/16ème de finale de la compétition. Ce n’est, en revanche, pas le cas pour Fraigneau, battue par la Coréenne Yunhee Kim, tête de série numéro 21, sur le score de 144 à 146.

Au final, 4 des 6 Français engagés aujourd’hui en individuel, hommes et femmes confondus, ont réussi à se qualifier pour le troisième tour. Un bilan plus que positif donc.

Nicolas Rifaut, entraîneur de l’équipe de France, à propos de l’équipe hommes classiques : “On est forcément déçus, on était venus pour gagner le match même si l’equipe de Taipei était mieux classée. Ca s’est joué sur de petits détails : des flèches qui touchent le 10 pour Taipei et beaucoup de flèches entre le 9 et demi et le 10 pour la France. A ce niveau de la compétition, c’est ce qui fait la différence et que le match a basculé à l’avantage de Taipei à la fin. On aurait pu se passer du barrage si on avait été un peu plus précis avant. Le barrage s’est joué sur les nerfs, et ils ont mieux géré la pression. Ils avaient gagné 3 des 4 dernières compétitions internationales et on a réussi à faire jeu égal avec la pression supplémentaire, donc c’est que notre équipe est compétitive.

Le stress a été équivalent pendant tout le match. C’est sûr que sur le barrage, les archers sont souvent un peu plus tendus. Le niveau intrinsèque de l’équipe de Taipei fait qu’ils ont été un peu meilleurs que nous et se sont qualifiés.”

 

Aurore Trayan, entraîneur de l’équipe de France, à propos de l’équipe femmes classiques : “Les filles ont joué leur chance à fond. Elles sont dans leur niveau de performance, mais celui de Taipei est un peu plus haut en ce moment. Il y a 4-0, ça a déroulé alors qu’on devait aller chercher quelque chose de très haut et on n’a pas réussi. Je crois beaucoup en cette équipe, elle a une super attitude, un comportement qui se met à l’attaque, solidaires entre elles… C’est très décevant pour elles, mais elles ont vraiment envie de se mobiliser un maximum pour être à Tokyo l’année prochaine et pour être plus fortes que ça.

Pour une prochaine fois, on doit déjà travailler sur ce tout ce qui concerne les perturbations sonores. On vit des matchs en Coupe du Monde mais ce n’est pas la même ambiance. Ici, ça crie beaucoup à côté, beaucoup de bruit quand ça fait dix alors que nous avons deux 8 en cible, ça a fait un peu monter la sauce. Il faut qu’on avance là dessus.”

 

Sébastien Brasseur, entraîneur de l’équipe de France arc à poulies : ”Entre les garçons et les filles, c’était deux approches différentes.  Les filles ont bien abordé leur match mais on savait qu’à côté ça allait bien tirer. Elles sont à quatre points de leur record de France donc elles se sont bien débrouillées mais on s’est vite sentis un peu à la traîne face à un adversaire bien au-dessus.

Les garçons, ont eu un match un peu tendu. Ils s’étaient rencontrés au dernier championnat d’Europe et nous avions perdu. Ils avaient, je pense, l’envie de prendre une revanche. Ils ont bien tiré, ils sont restés concentrés jusqu’au bout et ensemble je pense qu’ils sont très forts.

Plutôt une bonne journée malgré la défaite de Sandra au premier tour. Clémence peut être satisfaite de son parcours malgré la défaite. Elle bataille jusqu’au bout. Sophie un peu en dessous sur son premier match mais ça passe en barrage. Les trois garçons sont encore en course donc c’est une très bonne journée pour les arcs à poulies.”

 

Jean-Philippe Boulch, athlète arc à poulies : “Les ¼ de finale sont accrochés pour demain. A la dernière volée, on était menés à -1. Mais on termine par le plein, on ne peut pas faire beaucoup mieux. On reprend les points, on gagne, c’est parfait.

Pour la suite, tous les matchs sont compliqués et il faut rentrer dedans dès le début et c’est ce qui est compliqué. Mais les collègues aident au lancement : ils mettent du rythme, de l’encouragement… c’est un tout qui fait que ça rentre plutôt bien dedans.”

Texte et photos : équipe communication FFTA