Lucas Daniel : « La RATP partenaire de ma préparation pour Tokyo »

Article publié le 18/07/2019

Membre de l’équipe de France depuis 2011, d’abord chez les juniors puis en senior avec une participation aux Jeux de Rio, Lucas Daniel a connu une saison 2019 délicate. En passe de retrouver une stabilité professionnelle et familiale, il compte bien en profiter pour revenir dans la course de Tokyo.

À 24 ans, le Rennais d’adoption, originaire de Riom, prend son mal en patience : « J’ai loupé la sélection qu’il ne fallait pas louper». S’ensuit une saison blanche sans compétition internationale. Il faut dire qu’entre la famille (papa d’une petite fille depuis fin janvier) et la vie professionnelle, avec un emploi à plein temps, difficile de s’entraîner dans des conditions idéales. Électromécanicien, il se charge notamment de la maintenance des stations RER et métro sur tout l’Est parisien depuis Châtelet à Gare du Nord, jusqu’à Marne la Vallée. « Jusqu’à présent, je faisais 6h30 – 14h00, ça me permettait de pouvoir m’entraîner et faire ma préparation physique l’après-midi. Le rythme pouvait parfois être un peu fatiguant. Surtout, je n’avais qu’un seul entraînement par jour, un réel déficit par rapport aux meilleurs. Je tire en moyenne deux fois moins que les autres donc ça se ressent dans la performance. » 

Une situation en passe d’évoluer grâce à la RATP, son employeur pour lequel il travaille depuis septembre 2017. « Je suis rentré à la RATP parce que je n’arrivais pas à avoir de contrat aménagé pour m’entraîner. On s’est dit que tant pis, il fallait faire un choix pour vivre. Au bout d’un an, j’ai rencontré les bonnes personnes qui m’ont aidé. Après, ça s’est mis en place, il a fallu 6 mois pour ça. »

Lucas vient de signer au 1er juillet un contrat de sportif de haut niveau avec la régie de transport francilienne. Il rejoint ainsi plusieurs champions dans l’optique des JO de Tokyo. « Je vais alors bénéficier d’un certain nombre de jours supplémentaires à poser pour organiser ma préparation. Ça équivaut à un mi-temps. L’avantage, c’est que je suis assez libre pour organiser mon temps de travail, tout se fait en bonne intelligence avec mes managers et ma RH. Je continue à faire exactement ce que je faisais jusqu’à présent, mais je serai plus souvent sur des missions, seul ou sur une seule journée, compatibles au mieux avec mon emploi du temps sportif. »
 

En contrepartie de ce contrat, il devra participer à quelques actions de promotion « J’ai quelques moments dans l’année où je dois représenter la RATP. Il y a la Fête du Sport en septembre, trois jours avec des animations vers la bibliothèque François Mitterrand et à la Gare Saint Lazare (sur laquelle le tir à l’arc sera proposé sur la journée du 18 septembre). Je participe également à une compétition entre la RATP et la SNCF en septembre. Le reste du temps, je reste assez libre pour me préparer en vue de Tokyo. » 
Lucas Daniel est également, avec ses collègues de la RATP, à l’affiche d’une nouvelle web-série intitulée « Rêve de champions » https://www.ratp.fr/revedechampions. La diffusion a débuté il y a quelques jours avec un teaser et un premier épisode sur ce que représentent les JO pour ces champions. D’autres numéros vont suivre avec un ou plusieurs sportifs. Sur le sien, il sera seul, spectacle à prévoir…

Il bénéficiera désormais de plus de temps libre. Du temps que le jeune homme compte bien mettre à profit pour retrouver un nouvel équilibre « Pour moi ça va être un nouveau rythme à trouver avec plus d’entraînement, du tir, de la préparation physique, mais aussi du temps pour ma famille. En ce moment, je pars le matin, ma fille dort et je rentre le soir, elle est presque déjà couchée. Elle va rentrer à la crèche cette année, mais ça me laissera un peu plus de temps pour m’entraîner et m’en occuper. » Il lui faudra donc retrouver rapidement une sérénité propice à la performance.
 

Les six derniers mois de l’année s’annoncent intenses pour celui qui a déjà goûté aux Jeux olympiques en 2016 à Rio au Brésil. À lui maintenant de prendre en main son destin et de se construire une préparation de champion. « Avec les entraîneurs, je n’ai pas encore pu en discuter, les compétitions internationales s’enchaînent et on ne les a pas vus dernièrement. Initialement, je suis avec Aurore (ndlr : Trayan) qui est ma référente à l’Insep, mais depuis quelques semaines, c’est Jean-Manu (Jean-Manuel Tizzoni) qui m’entraîne parce que justement, le calendrier international est dense. C’est le jeu, on le sait mais ce n’est pas toujours simple. Il va falloir voir maintenant comment on fonctionne sur les six derniers mois de l’année. »

Une chose est sûre, Lucas Daniel compte bien revenir dans la course. Malgré son début de saison raté, il a su se remobiliser, notamment sur les D1 où il a décroché avec Les Archers de Rennes le titre de champion de France. Il souhaite aller encore plus loin et le clame haut et fort, son objectif reste Tokyo. « L’objectif, c’est vraiment d’aller aux Jeux olympiques de Tokyo. Pour l’instant, à fond jusqu’en décembre, je vais essayer de regrouper mes jours pour m’entraîner plus, pour ne rien regretter, aller jusqu’à la fin de l’année puis en 2020 jusqu’à la coupe du monde de Berlin avec l’objectif des quotas. » Pour Lucas, la voie est tracée, le voilà dans de bonnes dispositions pour revenir parmi les meilleurs. 

Photos : DPPI - Jean-Denis Gitton/FFTA | Vidéos : RATP