
Ils travaillent dans l’ombre et pourtant un match ne pourrait se dérouler sans leur présence, retour sur ces acteurs que l’on ne voit pas ou très peu et qui ont vécu les Jeux Olympiques et Paralympiques au plus proche des athlètes.
Le travail de l’ombre mis en lumière
Ils étaient 18 nationaux à officier pendant la période Jeux Olympiques et Paralympiques et ils ont vécu une expérience mémorable dans leur vie de juge-arbitre. Après l’effervescence d’un tel événement en France, nous avons souhaité revenir sur ces petites mains qui ont le destin d’athlètes entre leurs mains et qui doivent se montrer rigoureux, juste et faire preuve de beaucoup de précision, au même titre que les archers.
Véritable travail de l’ombre, l’arbitrage a pourtant son pesant d’or dans le tir à l’arc puisqu’une mauvaise interprétation d’une flèche peut faire basculer un match en quelques secondes. Leur rôle est donc primordial et leurs qualités doivent être démultipliées… Concentration, facilités en calcul mental, contrôle de soi sont de mises pour être à la hauteur d’un tel événement.
Afin d’optimiser les performances des arbitres et les habituer à des événements d’une telle ampleur, la FFTA a mis en place depuis plusieurs années des dispositifs visant à former dès le plus jeune âge. C’est pourquoi, chaque jeune souhaitant découvrir le rôle d’arbitre peut accéder à la fonction de « jeune arbitre » dès 14 ans dans le but d’inciter les plus jeunes à s’engager dans la voie de l’arbitrage le plus tôt possible et pérenniser leur rôle essentiel pour le bien de notre sport.
La parité dans l’arbitrage
L’un des héritages des trois années d’organisation de la Coupe du Monde en France réside également dans la mise en place d’un programme de promotion de l’arbitrage au féminin. Ce projet a permis à plusieurs femmes d’officier en tant qu’arbitre nationale sur les deux étapes accueillies à Paris lors de ces deux dernières années.
Fer de lance et exemple pour les générations à venir, Marie Saliou est le parfait exemple que la motivation, la discipline et le travail permettent d’atteindre de beaux objectifs. Nous l’avions interrogée en novembre dernier à l’occasion de l’obtention de son diplôme de « Jeune Juge Internationale ». Elle nous avait confiés qu’elle espérait pouvoir arbitrer les JOP de Paris en tant qu’arbitre fédérale. C’est chose faite puisque du haut de ses 27 ans, la Saint-Avertinoise a fait partie des neufs arbitres nationaux à être sélectionnés pour couvrir les Jeux Olympiques de Paris cet été.

Marie Saliou, arbitre lors des Jeux 2024
« J’ai eu envie de devenir arbitre à la finale des DR. J’étais en train de tirer et quand j’ai vu les arbitres, ça m’a donné envie. Je me suis dit que ça pouvait être sympa de connaître un peu mieux les règles. C’est pour ça que j’ai voulu devenir arbitre. »
Une première expérience en tant qu’arbitre fédérale qui lui ouvre le champ des possibles. En 2025, Marie souhaite arbitrer en tant que juge internationale et pourquoi pas, faire partie des juges sélectionnés pour Los Angeles 2028.
Thérésa Pelissier, arbitre fédéral depuis 2011, arbitre formateur et responsable arbitre de la Région Auvergne Rhône-Alpes a eu l'honneur de faire partie de ces juges qui ont officié lors de cet événement unique en France. Nous lui avons demandé ce qu'elle retenait de cette expérience.

Thérésa Pelissier
« C'est une immense joie, un immense honneur car quelque part ça a été une récompense de mon engagement et de ma formation permanente en tant qu'arbitre. La sélection s'est faite les trois années précédentes et rencontrer le plus haut niveau mondial c'est impressionnant. On apprend encore des astuces, des finesses. Je comprends mieux certains points de règlement pour pouvoir les expliquer. La fonction d'arbitre, c'est avant tout une fonction pédagogique. »
Thérésa a vécu une période olympique et paralympique des plus mémorables qui lui servira à coup sûr dans la suite de sa carrière arbitrale.
« C'était juste magnifique. Les Jeux de Paris ont été exceptionnels car très novateurs. On ne reverra ça nulle part ailleurs. C'est la première fois de ma vie que je tenais un journal de bord parce que je ne voulais pas oublier certains détails, certaines étapes. C'était trop merveilleux.»
Les Jeux, un souvenir mémorable
Autre figure emblématique de ces Jeux, Christophe Pezet, récemment élu au comité des Juges de la World Archery Europe et Président à la Comission des juges, a eu la chance d’être juge de cible lors des Jeux Olympiques à Paris. Remplaçant lors des Jeux de Tokyo, il n’avait pas eu l’opportunité de partir. C’était donc une grande première pour lui et une fierté de pouvoir faire partie de cette aventure très restrictive et sélective. Son rôle était important puisqu’en tant que juge de cibles, il faut savoir être réactif et rapide pour donner le scoring en moins d'une minute en arrivant sur les cibles.

Christophe Pezet, juge de cibles aux Jeux 2024
« Arbitrer sur les Jeux, c’est le but. C’était même mon but depuis que j’ai prêté serment en 2000. J’avais dit « Un jour, j’irai aux JO ». Ça avait fait rire tout le monde, mais comme quoi avec un peu de ténacité et de travail on y arrive. C’est vrai qu’il faut gravir pas mal d’échelons et l’international est assez exigeant. On était 14 juges internationaux à Paris sur à peu près 80 dans le monde. Il y a une sélection qui se fait avec une question de parité hommes/femmes, mais aussi de représentativité des différents continents. »
Figures emblématiques, les arbitres sont le noyau du bon fonctionnement d'une compétition et sont vecteurs de motivation pour les plus jeunes qui souhaiteraient devenir arbitre à leur tour et pourquoi pas, comme Christophe, Marie ou tous les autres, officier sur les Jeux Olympiques ou sur de grands événements de cette ampleur.

Alexandre Debrenne (à gauche de la photo) lors des Jeux, accompagné d'Anthony Hillairet et Nathalie Plomion.
Nous avons interrogé Alexandre Debrenne qui était au DOS (Director of shooting) lors des Jeux 2024 et qui a lui aussi vécu une olympiade unique.
- Avoir fait les Jeux, est-ce une motivation supplémentaire dans ton engagement bénévole ?
C’est plus un aboutissement pour l’une de mes facettes de bénévole, l’arbitrage. A l’origine, je voulais redonner à mon club une partie de ce qu’il m’apportait. Je ne me sentais pas l’âme d’un entraineur, par conséquent, je me suis orienté vers l’arbitrage. D’arbitrages locaux en arbitrages régionaux, je me suis fixé le but de progresser pour aller aux JO. Je n’ai pas pu atteindre le niveau international, mais les jeux à Paris ont fait le reste et m’ont permis d’avoir la chance d’être sélectionné comme National Technical Official. Maintenant, ma motivation est de pouvoir transmettre cette expérience à des jeunes qui pourront, à leur tour, participer à des Jeux en tant qu’arbitre.
- Est-ce que les JOP ont changé quelque chose dans ta vision de l’arbitrage ?
Changé, non. Conforté, oui. Lorsque j’ai la chance d’être retenu pour une compétition de ce niveau, je me sens dans mon élément, à ma place. Et lorsque j’officie dans nos concours sélectifs, je m’applique à apporter le même niveau d’exigence dans l’arbitrage que lors de ces grandes compétitions. Cela permet de partager mon expérience et de faire aussi évoluer mes collègues qui n’ont pas encore eu la chance de participer à de telles manifestations et qu’ils soient performants.
Le président de la FFTA encourage la jeunesse et les passionnés à se lancer dans l'arbitrage
Texte« L’organisation des trois manches de la coupe du monde a été l’opportunité de lancer des projets, de construire notre héritage. L’arbitrage en a été un, avec la particularité de former des féminines, et de les accompagner vers l’international. Les jeux de Paris, avec la parité nous ont guidés, et ont permis à de jeunes femmes d’atteindre le niveau international. En tant qu’archer, chacun n'a pas les possibilités d’être athlète de haut niveau. Mais d’autres fonctions peuvent nous mener vers d’autres expériences. J’encourage les jeunes, garçons et filles, à se lancer dans l’arbitrage, à vivre sa passion, différemment, mais pleinement. »


Le corps arbitral français qui officiait lors des Jeux Paralympiques.
© Alexandre Debrenne
Jeux Olympiques | Jeux Paralympiques | |
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DOS assistant | Stéphane Valette | Alexandre Debrenne |
Titulaire | Patrick Bourdin | Denis Paquet |
Titulaire | Aurélie Mauboussin | Leslie Augustyn |
Titulaire | Pierre Weisdorf | Nathalie Plomion |
Titulaire | Béatrice Gautrin | Marion Aubel |
Titulaire | Cédric Martin | Marie-Josephe Plessiet |
Titulaire | Thérésa Pelissier | Christian Mathis |
Titulaire | Maamoun Bernichi | Sébastien Verroust |
Titulaire | Marie Saliou | Anthony Hillairet |