Jean-Charles Valladont revient aux affaires

Article publié le 05/12/2023
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Rien à perdre, tout à gagner pour Jean-Charles Valladont, nommé pour devenir l'Archer de l'année. A quelques jours des prochaines sélections, notre archer revient pour nous sur sa saison 2023 et sur ses ambitions pour cette année 2024, axée sur les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris. 

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 « Mes efforts et mon travail au quotidien ont été récompensés. »

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L'interview de Jean-Charles : 

  • Nous souhaitons revenir sur ton année 2023, où tu as réalisé un super début de saison et avec encore de belles performances sur la fin. Comment tu as vécu tout cela ? 

J’ai eu la chance de bien commencer cette saison avec la réussite des sélections et après avec ce Grand Prix Européen qui m’a fait démarrer sur les chapeaux de roues en remportant la médaille d’or. Ce bon début m’a donné de la motivation et de la confiance pour toute la saison. Mes efforts et mon travail au quotidien ont été récompensés. 

 

  • C’était important pour ta confiance de bien débuter ?

Je ne l’avais pas décidé mais tant mieux ça m’a permis d’avoir confiance en ce que je faisais et de reprendre un peu goût à la réussite. Lorsque l’on part en compétition, c’est toujours délicat au moment où l’on tire de ne pas subir mais de réussir (même si tu peux perdre en étant en réussite). Le but était vraiment de retrouver cette réussite en compétition pour ne pas avoir de regrets. Les autres peuvent être plus forts que toi mais si tu es satisfait, c’est le principal. 

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Jean-Charles Valladont et ses jeunes coéquipiers Nicolas Bernardi (à gauche) et Baptiste Addis (à droite)

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Coupe du Monde à Antalya 

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Jean-Charles, médaillé d'argent à la Coupe du Monde à Antalya

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  • Tu as apporté beaucoup de changements dans ta technique de tir lors de cette dernière saison. Te sens-tu à l’aise avec ces changements ?

Oui, tous les changements je les ai acceptés. Il y a eu des aspects qui étaient un peu difficiles car c’était des changements d’habitude, des petits détails techniques que je faisais depuis plus de 20 ans. Cela faisait partie de la philosophie, de l’acceptation et c’était une des raisons pour lesquelles j’ai voulu resigner car j’étais sûrement arrivé au bout de ce que je savais faire pour réussir à l’international. 

 

  • Quels sont les changements apportés par Mr.OH et Romain Girouille sur le plan mental et technique dans ton travail ?

Il n’y a pas vraiment de travail spécifique sur le plan mental avec le coach coréen. Il souhaite que l’on se focalise sur notre technique. La réalisation technique est au cœur de sa préparation mentale car il estime que si l’on maîtrise notre tir, on évite les complications. Sur ces 2 ans, on était vraiment sur cet aspect. Après, individuellement, en accord avec le coach, on a tous gardé nos habitudes comme pour certains de travailler avec des coachs mentaux. Sur l’approche technique, on a fait pleins de petits ajustements, comme le fait de sortir de la façon de tirer très européenne avec beaucoup de force en gardant un axe très droit. On travaille davantage sur le fait de créer un relâchement qui permet d’avoir une régularité même dans des situations stressantes. Aujourd’hui, on va plus tendre sur du 50% l’arc et 50% l’archer.  En Europe, on est généralement sur du 80-20. On travaille plus sur une diminution de l’allonge, sur un échappement un peu plus fluide, etc… 

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  • Pour cette saison, tu as eu deux jeunes nouveaux coéquipiers pour qui c’était la première saison senior en équipe. Comment tu t’es positionné avec ton expérience vis-à-vis d’eux ? 

Pour me positionner en tant qu’archer pour tirer une flèche au milieu de la cible, je me suis mis au même niveau que mes deux collègues. Après avec mes différentes années d’expérience, mes différentes réussites aux compétions, je sais très bien que chaque personnalité est différente. Oui, je me suis retrouvé avec deux petits jeunes qui disputent leurs premières saisons internationales Senior, mais ce niveau, ils le connaissent déjà même si c’était en junior, même si l’ambiance était un peu différente. Mettre une flèche au milieu de la cible, ils savent très bien le faire. Nous sommes sur un pied d’égalité lorsque nous sommes devant la cible. Après comme j’ai presque le double de leur âge et au vu de mon expérience, je n’hésitais pas à leur donner quelques conseils. J’estime quand même que chaque archer est différent, chacun doit se construire. C’est aussi ce qui fait la beauté de notre sport : la diversité dans la pratique en matière d’âge, de handicap. Je ne leur disais pas de faire comme moi pour réussir mais des petits conseils pour les aider dans leur découverte pour faire avancer l’équipe.

 

  • Es-tu en confiance avec ces sélections qui arrivent et les échéances juste avant les Jeux de Paris ? 

Aujourd’hui ce sont les sélections qui sont importantes. Personne n’est protégé. En fonction de la réussite aux épreuves de janvier, c’est la Fédération qui décidera des personnes qui feront partie des quatre. Pour le moment, l’objectif c’est de faire au mieux sur le tir à l’arc pour ne pas avoir de regrets. Après il y a l’esprit de groupe, le travail qui est fourni au quotidien qui va permettre à la Fédération de choisir les meilleurs. On est à un niveau très homogène actuellement, on se donne tous à fond pour être prêts en janvier.

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Aujourd’hui j’ai trouvé mon bon équilibre. 

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  • Tu es le dernier archer médaillé olympique en activité actuellement sur le circuit. Tu es « l’ambassadeur » du tir à l’arc en France donc tu suscites beaucoup d’intérêt notamment par les médias, comment tu arrives à gérer ce statut ? 

Je suis assez fier d’être mis en lumière par rapport au tir à l’arc et pour ma personnalité atypique. Moi qui suis un grand amoureux de la nature, qui change un peu du paysage sportif habituel. Je ne me mets pas de pression particulière par rapport à cela. Il y a quelques années, cela aurait été un peu différent devant la caméra. Je me dis que on a la chance d’être mis plus en avant tous les quatre ans grâce aux JOP. Je le vois plus comme un aspect positif que négatif. Je suis capable de peser le pour et le contre. J’aime partager cette mise en lumière avec toute la famille du tir à l’arc. Je n’ai pas de contrainte imposée donc c’est plus simple pour moi.

  • Est-ce que le fait d’avoir déjà fait les Jeux olympiques te permet de savoir où mettre le curseur pour trouver ton équilibre entre ta vie personnelle et ta vie de sportif de haut niveau ? 

L’expérience d’avoir fait trois fois les Jeux, d’autant plus avec l’exposition que j’ai eue suite à ma réussite en 2016, fait que je suis capable de peser le pour et le contre pour savoir vers qui je peux me tourner lorsque j’ai besoin d’une communication pour appuyer un sponsor par exemple. Aujourd’hui j’ai trouvé mon bon équilibre. 

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© Photos :  WORLD ARCHERY