La flamme continue son tour de France avant de s’embraser le 26 juillet comme symbole fort de cette ouverture des Jeux qui s’annoncent mémorables. La Fédération Française de Tir à l’Arc a eu la chance d’être représentée sur deux territoires emblématiques de notre sport : l’Yonne et l’Oise. A cette occasion, une cinquantaine d’archers ont porté la flamme. Nous sommes allés à la rencontre de quelques-uns d’entre eux pour recueillir leurs témoignages sur cette expérience qui restera gravée.
Depuis son arrivée sur le territoire français à Marseille le 8 mai dernier, la flamme a parcouru bon nombre de kilomètres, voguant sur mers et océans, franchissant des ponts, et traversant des paysages mettant en avant le patrimoine naturel, culturel, et sportif français.
Les Fédérations et clubs constituent tout au long du parcours des relais collectifs qui mettent à l’honneur leur sport. Le tir à l’arc a vu son heure de gloire le 11 et 18 juillet derniers dans des départements chargés d’Histoire, notamment pour notre discipline.
La flamme à Migennes
Le département de l’Yonne comme symbole fort dans le développement du tir à l’arc. Son histoire a été marquée par les performances sportives de l’équipe féminine au niveau français et européen et notamment par Bérengère Schuh, médaillée olympique en 2008 avec son équipe Sophie Dodémont et Virginie Arnold. Elles avaient ramené la première médaille à la délégation française. Bérengère a également remporté d’autres titres dont celui de championne du monde et d’Europe. Sur ce passage de la flamme, il était donc évident de la nommer capitaine du relais collectif.
Emblématique dans le département et fédérateur de performances dans le monde du tir à l'arc, le club de Brienon se veut être très investi dans le développement de la pratique du para-tir à l’arc. Avec Fabrice Meunier, médaillé d’argent aux Jeux Paralympiques de 2008, ce relais a représenté la diversité des licenciés au sein de la fédération. Une diversité qui s’est vue également par la mixité de ses relayeurs. Un relais où jeunes et moins jeunes, archers confirmés ou non, hommes, femmes, valides ou en situation de handicap ont pu profiter de cette expérience mémorable en partageant tous ensemble un moment hors du temps qu’ils garderont en tête à tout jamais.

Léna Judek, 13 ans, était la plus jeune à porter la flamme lors de son passage à Migennes. Elle a été soutenue par sa famille et ses amis qui étaient au rendez-vous pour immortaliser ce moment fort. Léna, licenciée à la FFTA depuis trois ans, avait des étoiles plein les yeux après cette journée.
TexteJ’ai été très heureuse de toucher la flamme et de la porter car ce n’est pas tous les jours que l’on peut participer à ce genre d’événement.

Pour Anthony Barbier, licencié à la Sentinelle de Brienon-sur-Armançon et archer depuis 2010, porter la flamme était un honneur et une fierté de représenter les valeurs du tir à l’arc
TexteC’est une vraie fierté d’avoir représenté les belles valeurs du tir à l’arc. Surtout en terrain connu, du côté de mon club Brienon. Les Jeux en France sont quelque chose d’unique, qui représentent de très belles valeurs. C’est vraiment très beau de pouvoir faire partie de cette aventure à notre échelle.

David Rogier, vice-champion de France de para-tir à l’arc, a également eu la chance de porter la flamme à Migennes :
TexteC’est immense d’être ici ! C’est un rêve de sportif que peu de monde peut faire dans sa vie. Le fait de porter cette flamme m’a fait repenser à tout mon parcours de judoka à l’époque et à ma reconversion dans le tir à l’arc depuis mon accident. C’était top !


Le président de la FFTA, Jean-Michel Cléroy était également porteur de la flamme pendant son passage à Auxerre :
« C’est un moment un peu solennel. On est pris dans une ambiance très forte. C’est une séquence brève mais qui restera pour l’éternité dans nos mémoires. On partage beaucoup de choses avec des personnes qu’on ne connaissait pas mais avec qui on garde des contacts. C'est une belle reconnaissance de nos engagements en tant que bénévoles. Cette expérience m’a rappelé des souvenirs qui me sont revenus au travers de mon parcours de dirigeant de club, avec une pensée pour ma famille aussi. C’est vraiment très très fort. C’est un moment de joie et de partage, à l’image de ce que l’on va vivre avec les JOP. »
Un passage dans l’Oise, terre de tir à l’arc
Entre patrimoine culturel riche et cadre de vie agréable, la Flamme s’est offert une virée nature aux portes de l’Ile-de-France. La journée dans l’Oise a débuté par une escapade royale à Compiègne, où la Flamme a longé l’Église Saint-Jacques, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, avant de visiter le château de Compiègne.
Une semaine donc après avoir foulé les terres de l’Yonne, la flamme a fait escale dans l’Oise, un département très symbolique dans l’histoire et la tradition du tir à l’arc. Ce n’est pas moins de 73 compagnies d’arc qui sont répertoriées ici, dont le club des Archers de Compiègne, qui compte parmi les infrastructures les plus développées lui permettant d’accueillir depuis quelques jours des délégations qui participeront aux Jeux dans moins d’une semaine.

Philippe Bouclet, le président du club et ancien président de la FFTA était le dernier porteur de ce relais. Il revient pour nous sur son expérience de porteur de la flamme.
Texte« On se fait un scénario dans notre tête et puis le moment arrive… Quand le torchiste précédent arrive et qu’on sait qu’on a le n°24, là on se dit que ça va être à nous et c’est beaucoup d’émotions. C’est le moment le plus intense. Jean-Michel (Cléroy, président de la FFTA) qui a eu la chance de la porter m’a dit « profite bien ! ».


Nolwenn Samiez Marcy, actuellement au centre de formation de l’Oise, a été honorée de vivre ce moment unique.
Texte« C’est un honneur de porter la flamme. C’est quelque chose qu’on vit une fois dans sa vie et c’est extraordinaire. »


Pour Lucien Courtillon, médaillé de bronze par équipe aux Jeux Paralympiques de Séoul et vice-président du comité départemental Handisport, cette journée a été l’occasion de se rappeler de bons souvenirs.
Texte« J’ai fait les Jeux Paralympiques de Séoul en 1988 et ça me rappelle tous ces souvenirs. En tant qu’athlète de haut niveau je n’avais pas pu porter la flamme mais aujourd’hui je l’ai portée ! Ça fait remonter beaucoup d’émotions et de souvenirs. Je me souviens qu’à Séoul, c’était la première fois qu’on voyait les para et les valides dans le même stade. Je souhaite bonne chance aux athlètes et qu’ils aient une bonne étoile derrière eux pour leur ramener beaucoup de médailles. »

Ces deux journées étaient donc placées sous le signe de l’émotion et du partage. Le rendez-vous est donné dans sept jours pour la cérémonie d’ouverture et pour voir s’embraser cette flamme qui aura traversé la France.