Pierre Plihon plie mais ne rompt pas

Article publié le 18/12/2023
Contenu

Habitué des pas de tir et sélectionné en 2016 et en 2021 pour les Jeux Olympiques , l’archer Nîmois, Pierre Plihon, aujourd'hui âgé de 34 ans, revient pour nous sur sa saison 2023 entre doutes et remises en question. 

Image
Contenu

« Ce qui me pousse au quotidien c’est de devenir maître dans mon art. »

Contenu

L'interview de Pierre : 

 

  • As-tu été déçu d’être passé à côté de cette saison ? 

C’était une déception oui et non. On a démarré ce travail avec le coach coréen et moi ça m’a vraiment chamboulé. J’ai eu vraiment du mal à prendre du plaisir à tirer car mon tir était vraiment sens dessus-dessous avec tous les changements comme la réduction de l’allonge. À l’issue de la première phase de sélection, j’étais déjà tellement loin que je savais que sur la deuxième, il allait falloir un miracle pour que je puisse recoller dans les 3 premiers. J’abordais ça avec philosophie. 

 

  • Tu as réussi à garder la motivation ? 

Non c’était vraiment très dur psychologiquement mais ça m’a donné l’occasion de prendre du recul, de savoir pourquoi je faisais ce sport-là, pourquoi je le pratiquais à haut niveau, pourquoi j’aimais m’entrainer. Ça m’a permis de me repositionner sur ma manière de pratiquer. Aujourd’hui, le fait d’avoir fait une saison creuse, ça m’a permis de retrouver goût au tir à l’arc, de juste tirer des flèches. Pour être honnête, le haut niveau ne me manquait absolument pas. J’étais arrivé peut-être à saturation et je ne trouvais plus de sens à me faire aussi mal quotidiennement pour quelque chose d’aussi futile que la compétition. Être au-dessus des autres, n’est pas une valeur motrice pour moi, ce qui me pousse au quotidien c’est de devenir maître dans mon art. Être le meilleur possible par rapport à moi-même et non par rapport aux autres. La quête de compétition n’est pas ce qui m’a motivé le plus. Le fait est que, pour pouvoir tirer quotidiennement, il faut être compétitif et performant. 

Image
Image
Contenu
  • Tu as dû quand même batailler pour arriver aux sélections de septembre ?

Avant de venir aux sélections, j’avais commencé à préparer mon après-carrière. J’avais déjà des projets qui étaient à démarrer le lendemain des sélections. Sauf qu’arrivé en compétition, avec les conditions météo terribles qu’on a pu avoir à Compiègne, j’ai retrouvé goût à me battre pour tirer la plus belle flèche. Je me disais que je ne pouvais pas finir comme ça sans me qualifier, j’ai retrouvé un peu le feu sacré. Comme j’avais accumulé pas mal de retard sur les premiers jours, c’est vraiment sur les 2 derniers jours que je me suis dit que c’était hors de question que ça s’arrête. Ça s’est joué jusqu’à la dernière flèche car Jules et moi, on ne savait pas qui était devant l’autre. Il fallait que je sois devant lui avec 2 personnes entre nous sur la dernière situation. C’était une fois de plus un message comme quoi il fallait que je continue.

Texte hero

« J’ai retrouvé un peu le feu sacré. »

Contenu
  • Penses-tu avoir retrouvé les armes pour gagner ta place dans la sélection ? 

Avant la sélection, je n’avais pas une préparation qui était aussi intensive, comme je préparais mon après-carrière. Mais là, le fait de reprendre un entrainement qui est hyper intensif avec un coach au quotidien, c’est quand même d’autres moyens qui sont mis en place. Je pense avoir réussi à recoller au groupe même si j’ai eu quelques petites blessures. Mais ça s’est densifié, personne ne se détache vraiment du lot. Je pense que la bataille pour les Jeux va être dense. 

 

  • Avec l'arrivée de Romain Girouille, vous avez changé d’encadrement. Avez-vous réussi à trouver vos marques ? 

On est un peu comme les chiens lorsque c’est la première fois qu’ils se rencontrent (rires). Maintenant on a une bonne entente, on se comprend bien et on est animés par le même but. Il est conscient des sacrifices que je fais au quotidien, d’être loin de ma fiancée, de faire les allers-retours sur Paris. Pour autant, il garde un niveau d’exigence élevé. Il est très compétent même si c’est sa première en tant que coach pour les Olympiades. Il a déjà vécu cette situation en tant qu’athlète deux fois. Il sait par quoi on passe et c’est très rassurant. Il est dur, strict mais il reste humain et c’est une valeur très importante pour moi.