La FFTA lance le collectif olympique professionnel

Article publié le 04/09/2020

À l’occasion de la rentrée du Pôle France Insep de tir à l’arc et du collectif olympique, la Fédération Française de Tir à l’Arc (FFTA) a présenté aux athlètes un plan de soutien à la performance pour la période 2021-2024.

Cette rentrée 2021 arrive dans un contexte particulier pour les athlètes de haut niveau, privés de confrontations internationales depuis le début de l’épidémie. Il leur faudra cependant rapidement revenir dans le coup pour cette année qui s’annonce chargée avec notamment les Jeux olympiques de Tokyo. La saison marque aussi le début de l’olympiade vers Paris 2024.

Le collectif olympique professionnel, un dispositif renforcé pour accompagner les athlètes

C’est un projet de longue date qui voit enfin le jour. Face à la professionnalisation grandissante des acteurs du tir à l’arc mondial, la FFTA se devait de mettre ses athlètes dans des conditions similaires pour pouvoir prétendre rester dans le peloton de tête des meilleures nations. Dès cette saison, les meilleurs archers tricolores (une dizaine environ) bénéficieront d’un programme d’accompagnement en trois points : 

  • Accompagnement sportif renforcé, à l’Insep ou avec un suivi régulier en fonction de leur situation. 
  • Accompagnement socio-professionnel, afin d’organiser au mieux leurs études ou leur vie professionnelle autour du projet sportif, et à l’issue des JO de Paris 2024.
  • Accompagnement financier pour leur permettre de se donner plus de liberté pour aménager leurs études ou travail et ainsi plus de confort dans leur préparation sportive. 
     

Ce dispositif est personnalisé en fonction du profil sportif et professionnel de l’athlète. Pour le Président de la FFTA, Jean-Michel Cléroy, « Cette étape est essentielle pour permettre aux athlètes de se préparer au mieux. C’est un effort pour la fédération, mais il est nécessaire à un moment clé pour notre sport en France. » Le Président a également tenu à renouveler son soutien et celui de la fédération aux athlètes « Nous sommes fiers de ce collectif qui a l’esprit d’équipe et nous serons derrière pour vous pousser et vous permettre de réussir ». Il a ensuite évoqué les coupes du monde organisées par la FFTA en 2021, 2022 et 2023 qui doivent « permettre aux équipes de France de se préparer au mieux pour 2024 avec cet événement à Paris ».
 

Ce dispositif d’accompagnement est essentiel pour Laurena Villard, membre du collectif olympique « Actuellement, suite au covid et au report des JO, mon employeur n’a pas voulu me suivre dans mon projet sportif de haut niveau pour préparer les jeux. Nous avons donc fait une rupture conventionnelle. Pour moi, c’est le chômage dès demain. » Dans le cadre du programme mis en place par la FFTA, elle pourra poursuivre son rêve de Jeux olympiques tout en préparant la suite de carrière professionnelle « Je pars sur une reconversion professionnelle avec une formation en préparation mentale. Cet accompagnement à la fois financier et sportif va me permettre de m’y retrouver. Cette aide de la FFTA va me permettre de mener de front mon projet professionnel et de libérer du temps pour le projet sportif que sont les JO. » Un nouvel équilibre qui lui permet d’aborder sereinement cette année à venir « Jusqu’à présent, j’étais en CDI de 35h, ce dispositif va me permettre de libérer un peu de temps pour m’entraîner plus et dans de meilleures conditions. Tout est désormais ok pour que ça marche. ».
 

Ce projet n’est pas nouveau, mais apparaissait de plus en plus déterminant avec les années pour l’entraineur de l’équipe de France masculine, Nicolas Rifaut « C’est un projet qui nous tient à cœur au niveau des entraineurs et de la DTN depuis plusieurs années. Ce dispositif nous semble indispensable pour avoir des professionnels au quotidien. » 
Il faut dire que la concurrence se fait de plus en plus rude avec nombre de nations qui disposent déjà d’un circuit professionnel sur lequel s’appuyer « Cette enveloppe est un cap supérieur pour avoir des personnes qui s’investissent dans la durée et qui soient capables d’étaler leurs études de façon à pouvoir rivaliser avec les meilleurs (Taipei, la Chine, la Corée..), qui sont professionnels. On joue contre des athlètes qui font 100% du tir à l’arc. Ce dispositif, c’est le minimum que l’on devait faire pour espérer contenir la progression des autres nations et rester dans le lot de tête. »
Cet accompagnement en trois points doit aussi apporter de la stabilité aux athlètes et à l’encadrement pour préparer au mieux les prochaines grosses échéances. « Ça manquait parce que tous les ans les athlètes étaient remis sur le grill sans savoir s’ils seraient en mesure de poursuivre leur projet sportif.»

 

En conclusion, Benoit Binon, le Directeur Technique National, tient à rappeler une chose : « L’amélioration des moyens ne compensera jamais l’engagement et le travail, mais elle doit favoriser la mise en place des conditions de la réussite ». De quoi aborder au mieux la saison 2021 et les suivantes jusqu’aux JO de Paris en 2024.

Une saison riche en rendez-vous

La pandémie du coronavirus ayant engendré un report de nombre d’événements internationaux en 2020, l’année 2021 s’annonce d’ores et déjà bien remplie. Parmi les objectifs principaux de la saison à venir, il y a bien sûr les Jeux olympiques de Tokyo du 23 au 31 juillet. Avant ça, il faudra décrocher des quotas lors du championnat d’Europe à Antalya du 31 mai au 6 juin (1 quota homme + 1 quota femme) ou/et lors du Tournoi final de Qualification Olympique qui se déroulera à Paris, au Stade Charléty du 18 au 21 juin (quotas 3 équipes hommes et 3 équipes femmes).
Autres rendez-vous d’importance, la Coupe du Monde de Paris du 22 au 27 juin. La saison se terminera enfin par les Championnats du Monde à Yankton (USA) du 19 au 26 septembre.

Une saison qui s’annonce longue pour les archers qui débuteront pour certains dès le mois de décembre avec les pré-sélections, suivies de deux sélections en janvier et en février.