Anaël Coupard : rencontre avec "l'outsider" de l'INSEP

Article publié le 03/11/2023
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La jeune archère de 24 ans, Anaël Coupard, revient pour nous sur son parcours atypique et sur le début de sa nouvelle vie. Depuis septembre, elle a intégré l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) avec pour ambition d'être dans les quatre archères sélectionnées pour représenter les couleurs de la France cette saison.

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«  Mon objectif : être dans les 4 sélectionnées évidemment.  »

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L'Interview d'Anaël : 

 

  • Depuis le mois de septembre, vous avez intégré, pour la première fois, une structure de formation. Comment cela se passe-t-il?

C'est tout nouveau pour moi. Je n'ai jamais été en structure, ni en internat. Je ne me suis jamais entraînée autant qu'ici. D'un point de vue physique, c'est plus intense que ce que j'ai connu avant et même dans l'investissement mental, tout est plus long et intense. Mais j'ai signé pour cela, je suis très contente d'être ici car les infrastructures sont dingues et les encadrants aussi. Tout se passe très très bien à l'INSEP. 

 

  • Pouvez-vous nous donner une idée du déroulé d'une journée à l'INSEP?

Je me lève vers 7h30, je vais au petit-déjeuner à 8 heures. A 8h30, nous allons à la salle pour commencer la journée par un échauffement. Ensuite, nous commençons à tirer à 5 mètres pendant la première partie de matinée et à 70 mètres jusqu'à 11h30/12 heures. Nous avons une pause déjeuner jusqu'à 13h30 et puis nous reprenons par des tirs à 70 mètres. Nous avons une pause à 15h30 et nous finissons par tirer à 5 mètres jusqu'à 16h45/17 heures. Pour terminer la journée, nous avons une séance de renforcement musculaire et nous pouvons ensuite avoir rendez-vous avec les kinésithérapeutes qui sont là pour nous. 

 

  • Combien de flèches tirez-vous par jour? Combien de jours d'entraînement avez-vous dans une semaine?

En ce moment, nous tirons 500 flèches par jour mais nous sommes dans une pente ascendante. C'est-à-dire que la semaine prochaine, nous allons en tirer plus et pareil pour la semaine suivante. 

Nous avons 5 jours d'entraînement dans la semaine. Les week-ends nous sommes libres et nous en profitons pour nous reposer. Nous finissons vers 17h30 le vendredi donc il m'arrive de prendre le train directement le soir et de rentrer chez moi à Rennes pour retrouver mon fiancé. Ensuite, je reviens le dimanche soir à l'INSEP. 

 

  • Vous le disiez, c'est une nouvelle vie pour vous. Comment le vivez-vous?

On peut dire que cela change mes habitudes, oui. Avant je cuisinais mes repas, maintenant je ne cuisine plus rien. Je ne fais pas le ménage, je ne fais pas les courses. Je me retrouve dans une chambre d'étudiante de 16/17 ans donc oui, cela change les choses mais je savais à quoi m'attendre. Je ne suis pas du tout déçue de mes choix. Tout est conforme à mes attentes. 

 

  • Au niveau de l'aspect humain, est-ce que vous vous sentez bien entourée?

Oui, notre head coach, M. Oh, et l'entraîneur national (chez les filles), Manu (Jean-Manuel Tizzoni), sont à l'écoute, ils nous donnent des conseils. Il n'y a aucun problème, bien au contraire. Ils nous font bien avancer sur le plan sportif. Quant à l'entente avec les autres archers, tout se passe très très bien. Je passe pas mal de temps avec certaines filles, notamment Lisa (Barbelin). Je lui ai appris à faire du crochet car elle voulait apprendre. On partage des petits moments ensemble en dehors de nos heures de tirs. Tout se passe bien également avec le groupe des garçons. On ressent forcément qu'il y a des sélections importantes au mois de janvier, mais globalement, ça va. Nous avons créé de vrais liens d'amitié. Nous passons tellement de temps ensemble que c'est mieux dans ce sens-là. 

 

  • Votre objectif pour cette saison?

Mon objectif : être dans les 4 sélectionnées évidemment. Je pense que c'est un objectif atteignable même s'il y a encore du travail. Si je remplis cet objectif, il faudra que je performe sur les échéances internationales, ce qui est tout nouveau pour moi car je n'ai jamais participé à des compétitions internationales. L'idée est donc d'être dans les 4 sélectionnées mais si je n'y suis pas, j'ai une formation DE(JEPS) entraîneur qui pourrait commencer à ce moment-là. Mais je crois très très fort que je pourrai être dans les sélectionnées en janvier. De plus, si je ne suis pas dedans, je n'ai pas de saison junior ou cadet. Par exemple, Amélie (Cordeau) ou Baptiste (Addis) peuvent faire leur saison en junior ou cadet, mais moi non. Je suis trop vieille maintenant. 

 

  • Pour finir cette interview, avez-vous une phrase de motivation?

Oui, je me répète souvent la locution latine « Memento Mori »  (Souviens-toi que tu vas mourir) pour me donner à fond tous les jours dans le tir à l'arc ou ailleurs. Ne pas me dire « oui peut-être », que ça sera mieux après. Il faut provoquer le changement. Il faut être bien au moment T. Là, je me sens pleinement alignée et en accord avec ce que je veux faire. Je suis très très bien et je suis complètement contente d'être là. 

 

Nous remercions Anaël d'avoir pris le temps de répondre à ces questions et nous lui souhaitons une belle saison, pleine de réussite!