#WAC2015 - Bilan du DTN Benoît Dupin : « Le bilan négatif de ce championnat est d'ordre conjoncturel...»

Article publié le 04/08/2015
#WAC2015 - Bilan du DTN Benoît Dupin : « Le bilan négatif de ce championnat est d'ordre conjoncturel…»
Au lendemain du retour des Mondiaux en Extérieur à Copenhague, le Directeur Technique national Benoît Dupin revient sur les échecs des archers français qui rentrent avec une seule médaille - en argent - pour le double mixte arc à poulies.

« Les championnats du monde se suivent et ne se ressemblent pas. J’avais dit lors du débriefing de fin de championnat du monde 2013 à Belek en Turquie, qu’il était le meilleur championnat du monde que j'avais vécu. Cette année je crois que c'est peut-être l’un des pires championnats du monde que j'ai connus. Heureusement la médaille d'argent de Dominique Genet et d'Amélie Sancenot vient éclairer un peu la noirceur de ce bilan. Je les félicite pour leur parcours dans l’épreuve du mixte.

Chaque championnat est singulier. Un championnat du monde est une aventure particulière et unique et même si les règlements, les programmes se ressemblent chaque championnat se déroule toujours différemment.
Le bilan négatif de ce championnat est à mon sens d'ordre conjoncturel. Depuis le début de cette olympiade notre dispositif de préparation des archers en arcs classiques ou en arcs à poulies est identique, notre stratégie de sélection et les conditions que l'on propose pour l'entraînement et les suivis sont stables et assez semblables. Les modalités de ce dispositif depuis 2012 ont porté leurs fruits. On pense bien sûr à l'échec d'aujourd'hui mais on oublie que ce dispositif a produit de la performance depuis 2012 jusqu’au début de cette saison 2015.

- En arc classique il y a eu beaucoup de changements dans l’effectif de l’équipe. Deux tiers de l'équipe a été renouvelé entre 2013 et 2015 et 50 % de l'équipe a été modifié entre 2014 et 2015. Ce sont surtout des jeunes qui sont arrivés en équipe, mais ils étaient plutôt ciblés sur un objectif olympique 2020. Sauf que le départ prématuré de nos meilleurs archers masculins (Prévost - Faucheron), d’un manque d’effectif performant chez les filles nous contraignent d’accélérer l’accès des plus jeunes dans les équipes seniors. Cela marche en 2014, double champions d’Europe avec 4 jeunes (2 juniors et 2 cadets) injectés dans les équipes seniors, mais la patrouille de l’expérience est venue rappeler à ces jeunes insolents qu’ils en manquaient. Pour qu'une équipe prenne corps il est indispensable qu'elle vive ensemble des compétitions, que les archers trouvent leurs marques. On le voit dans les équipes qui gagnent, elles ont l'habitude de fonctionner ensemble souvent et c’est ainsi qu’elle peuvent devenir plus performantes - c’est ce que les garçons de l’équipe de France avaient fait entre 2009 et 2013.

- En arc à poulies aussi, on peut considérer que cet échec et conjoncturel. Chez les hommes, qui passent à côté de leur championnat, ce sont les mêmes qui ont gagné en début de saison sur les coupes du monde. Quand on échange avec eux sur ces raisons, on voit que chacun a connu des fortunes diverses, mais semble-il passagères, qui additionnées donnent un bilan collectif très faible. Les femmes sont plutôt porteuses du versant positif de ce bilan, avec notamment la prestation d’Amélie.

Chacun devra donc bien analyser les raisons qui de son échec sur ce championnat. Ne pas trop rechercher des raisons extérieures, mais se demander : Comment ai-je pu produire cette contre-performance ? Que m’a-t-il manqué ? J’ai demandé au staff de faire la même chose, nous devons nous poser aussi cette question à propos du fonctionnement de l’encadrement, il n’est pas question que quiconque ayant fait partie de cette péripétie, puisse se dédouaner.
La défaite, l’échec sont toujours accompagnés de déchirement, d’éloignement, d’accusations, si nous alimentons cela nous nous engouffrerons dans une spirale négative jusqu’au chaos. Il faut se parler, s’écouter, que chacun se remettre en question, mais il faut continuer à se faire confiance, rester solidaire face à d’éventuelles critiques qui ne visent que la division, toujours perdante.

Des débriefings sont déjà réalisés, car c’est dans une réflexion commune que saurons trouver des solutions. Chaque membre de cette équipe doit continuer et rapidement renouer avec les meilleurs résultats. Il reste encore deux compétitions internationales avant la fin de la saison. Chacun les mettra à profit pour retrouver de la confiance et optimiser le fonctionnement de notre équipe.»

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