Championnat de France Para-tir à l'Arc de Tir à 18m à L'Isle-Bouchard - 16 & 17 mars 2024 | Résultats

Les Bleus en route pour les Mondiaux

Article publié le 12/10/2017

L’équipe de France de tir à l’arc dispute du 16 au 22 octobre le championnat du Monde de tir en extérieur à Mexico au Mexique. Une délégation de douze athlètes tricolores avec des ambitions affichées.

Les Bleus s’envolent ce vendredi en direction du championnat du monde à Mexico au Mexique. La délégation de douze Français et deux entraîneurs comprend de jeunes archers et d’autres plus expérimentés. Chez les hommes, en arc classique et en arc à poulies, les objectifs de médailles sont clairs et revenir sans serait perçu comme une grosse déception. En revanche, cela devrait être un peu plus difficile pour les deux équipes féminines qui n’ont pas obtenu de résultats significatifs en Coupe du Monde, d’autant qu’en arc classique aucune équipe n’a été alignée cette saison. En tout cas, le but est de faire oublier l’édition 2015 au Danemark où les Français étaient rentrés avec une seule médaille en argent en double mixte arc à poulies.

Après avoir organisé la finale de la Coupe du Monde en 2015, Mexico accueille la 49ème édition des championnats du Monde. Evènement majeur de la saison, la compétition regroupe 376 athlètes de 61 pays avec à la clé 10 titres de champion du monde.

Le point sur les catégories :

Arc classique hommes – Sans doute la catégorie avec les plus fortes chances de médailles, tant par équipe que dans l’épreuve individuelle, Jean-Charles Valladont, Thomas Chirault et Pierre Plihon sortent d’une saison plutôt réussie. Valladont (n°2 mondial) s’est imposé sur la deuxième manche de Coupe du monde à Antalya tandis que Chirault (n°29) terminait au pied du podium pour sa première année chez les seniors. Pierre Plihon (n°50), arrivé en fin de saison dans cette équipe a largement contribué à la victoire française lors de la dernière manche du circuit mondial à Berlin en août.

Côté adversaires, le Coréen Kim Woojin, numéro 1 mondial, champion du Monde 2011 et 2015, champion olympique par équipe à Rio, fait figure de grand favori pour sa propre succession. Autre adversaire de renom, l’Américain Brady Ellison. Numéro 3 mondial, il figure depuis dix ans sur les podiums internationaux sans pour autant être parvenu à remporter un titre olympique ou mondial dans cette discipline.

Arc classique femmes – Pour sa première saison internationale, Audrey Adiceom, qui fêtera samedi ses 22 ans, s’en sort bien. La Française 19ème mondiale a terminé à deux reprises dans le top 10 en coupe du Monde. De quoi espérer un bon résultat à Mexico, pas sûr que cela soit suffisant pour accrocher le podium. Ses coéquipières Noémie Brianne et Laura Ruggieri ne sont pas des novices à l’international, mais auront bien des difficultés à jouer dans le tableau individuel. Par équipe en revanche, les tricolores peuvent espérer un bon résultat, à condition de réussir leurs qualifications et de figurer dans cut en évitant la Corée du Sud….

Double championne olympique en titre, individuel et équipe, la Coréenne Chang Hye Jin, dispose du statut de favorite au titre mondial au même titre d’ailleurs que ses coéquipières Coréennes. Il faudra également se méfier de la Mexicaine Alejandra Valencia, médaillée de bronze en 2012 à Londres et de la Russe Ksenia Perova.

Arc à poulies hommes – Les Bleus sont en embuscade. Pierre-Julien Deloche réalise un très bon retour à la compétition internationale cette saison avec notamment une médaille d’argent à Shanghai (1ère étape de coupe du Monde). 14ème mondial, il se dit prêt en cette fin de saison. A ses côtés, Sébastien Peineau a connu un début d’année difficile à cause d’une blessure mais revient en forme au bon moment. Enfin, Dominique Genet, le pilier inoxydable de cette équipe de France, n°21 mondial et qui à 48 ans apporte son expérience au groupe.

L’expérience, c’est le maître-mot de cette équipe qui comprend deux ex n°1 mondiaux (Deloche et Peineau) et Dominique Genet qui a débuté sa carrière internationale en 1996. Une équipe qui a remporté deux médailles de bronze en coupe du monde cette saison (Antalya et Salt Lake City) et se dit confiante dans ses chances monter sur le podium.

Champion du Monde chez lui au Danemark en 2015, le jeune Stephan Hansen dispose de toutes les cartes en mains pour se succéder à lui-même. Attention cependant, avec 100 athlètes l’arc à poulies masculin est l’une des catégories les plus concurrentielles. Outre les Français, les Américains Gellenthien, vainqueur à Rome de la finale de la Coupe du Monde, le Hollandais Mike Schloesser et le Turc Demir Elmaagacli feront partie des favoris.

Arc à poulies femmes – Pas évident pour les Françaises de viser le haut du tableau. L’équipe en pleine reconstruction se cherche. Les résultats de la saison en Coupe du Monde ne sont pas au niveau des meilleures mondiales. Sandra Hervé honorera sa troisième sélection internationale et aura à ses côtés, deux coéquipières, Lucie Burnet, championne de France 2017 et un peu plus expérimentée à l’international, Laure De Matos. Par équipe, les trois femmes tenteront de passer l’étape des qualifications et si possible d’obtenir un tableau qui leur permette de croiser des adversaires à leur portée.

Au regard de la saison de Coupe du Monde, ce Mondial 2017 devrait être une affaire de Sara(h) ; la Danoise Sarah Sonnichsen, la Colombienne Sara Lopez et la Belge Sarah Prieels, respectivement n°1,2 et 3 mondiales font figure de favorites.

Programme

Lundi 16 octobre : Qualifications arc à poulies h/f & arc classique hommes
Mardi 17 octobre : Qualifications arc classique femmes + matchs par équipes arc classique 1/8, ¼ & ½
Mercredi 18 octobre : Matchs individuels 1/48 & 1/24
Jeudi 19 octobre : Matchs individuels 1/16, 1/8, ¼, ½ + matchs par équipes arc à poulies 1/8, ¼ & ½
Vendredi 20 octobre : Matchs par équipes mixtes 1/8, ¼, 1/2
Samedi 21 octobre : Finales arc à poulies
Dimanche 22 octobre : Finales arc classique

Propos recueillis lors du stage préparatoire

Arc classique

Jean-Charles Valladont

"Ça va être sympa, on part avec une équipe qui a bien tourné à Berlin (victoire sur la 4ème manche de Coupe du Monde). Les scores sont là, on a une carte à jouer. Sur les quatre championnats du Monde auxquels j’ai participé, je suis rentré trois fois avec une médaille (argent par équipe à Ulsan en 2009 et à Turin en 2011 et bronze à Belek en 2013). Sur le plan individuel, j’ai une carte à jouer, je sais que je peux battre les meilleurs. Si tout se met bien en place, cela devrait bien se passer."

Pierre Plihon

"Malgré une épreuve de sélection où je n’ai pas déroulé comme il fallait, j’ai envie de m’exprimer. J’ai l’opportunité d’aller tirer ces championnats du Monde avec de super coéquipiers. Nous avons une très bonne entente avec « Valda » et « Chichi », on a bien marché à Berlin, on a envie d’aller faire un titre par équipe. L’individuel, c’est tellement aléatoire qu’on ne sait pas ce qui peut se passer. J’ai retravaillé certaines choses à l’entrainement (plus de rigueur sur le placement avant) et ça fonctionne bien. Depuis un an, je travaille très dur pour être à haut niveau. Le stage a permis de peaufiner ma préparation pour arriver en forme au Mexique."

Thomas Chirault

"Ça va être mon premier championnat du monde extérieur. J’ai juste fait celui en salle à Ankara l’an passé en juniors. Cette saison en Coupe du monde ça a plutôt bien fonctionné pour moi. Je fais une petite finale par équipe à Shanghai (étape 1) et en individuel à Antalya (étape 2),  donc ça m’a permis de continuer jusqu’à Berlin (étape 4) où on remporte l’or par équipe.

La sélection s’est bien passée. En finissant premier, j’étais automatiquement sélectionné pour ce championnat du Monde. Depuis cette épreuve, je suis prêt, je fais des bons scores, je tire bien et ça se confirme de jour en jour. Il n’y a pas de baisse de régime, on est à fond jusqu’au championnat.

Je suis content d’être avec cette équipe, c’est celle qui a gagné à Berlin et ça met en confiance pour le championnat. Cette coupe du Monde reste un très bon souvenir. On a fait que s’amuser par équipe tout le long, on a même battu les Coréens en demi-finale. On a bien géré la compétition, on a gagné. L’ambiance entre nous trois est restée la même, on rigole et on sait être sérieux quand il faut pour les coller au milieu.

En individuel, je peux gagner des matchs, c’est sûr. Est-ce que ça suffira pour aller jusqu’au bout ? Je ne sais pas, il y a une petite part d’aléatoire, tout va très vite. Après, par équipe, il y a un bon potentiel. On l’a montré, on peut aller chercher la médaille."

Audrey Adiceom

"Je suis contente de partir ce championnat après une bonne saison (sa première chez les seniors). Finale des Mondiaux, c’est beaucoup de monde, mais je me dis que j’ai déjà rencontré les meilleures sur les Coupes du Monde. On part la veille de mes 21 ans… Je vais à Mexico avec de l’ambition. Quelquefois, je m’imagine que je suis dans l’arène et que je tire la dernière flèche pour gagner. J’espère que je me qualifierai pour le mixte, cela ne dépend pas que de moi. C’est bien d’être entrée à l’INSEP pour bien préparer le championnat avec Marc (Dellenbach). Le stage nous a permis de bien nous connaitre avec mes coéquipières. Je suis contente d’avoir une équipe après avoir été la seule fille sur les Coupes du Monde. Nous sommes trois individualités qui nous connaissons nous mêmes très bien et avons de l’expérience. On a notre carte à jouer."

Noémie Brianne

"C’est mon deuxième championnat du Monde en extérieur (après celui de Belek en 2013). J’ai quitté l’INSEP depuis trois ans, j’avais besoin de faire une coupure à la fois sur le plan personnel et pour finir mes études. Cette année, je me suis motivée avec la sélection dont la première étape se déroulait à Saint Avertin, dans mon club. Ce n’est pas évident de concilier mon travail avec le tir à l’arc, mais je m’impose au moins trois entrainements répartis entre Saint Avertin et Amboise, mon club d’origine. A l’approche de la deuxième étape de sélection, j’ai pris quinze jours de congés pour bien me préparer. Je retrouve mon meilleur niveau mais j’ai conscience de ne pas être au niveau mondial. Je continue à avancer… Je pars à Mexico avec l’ambition de donner le meilleur de moi-même. Si nous sommes dans le cut par équipe, tout est permis. Audrey est un très bon moteur pour l’équipe."

Laura Ruggieri

"Je suis contente d’être sélectionnée pour ces Mondiaux. C’était déterminant pour la poursuite de ma carrière. Je m’entraîne plus autant qu’avant et cela va être plus difficile de tenir la distance. On s’entend très bien toutes les trois, on peut faire quelque chose par équipe."

Marc Dellenbach – Entraîneur de l’équipe de France

"Les garçons sont prêts. C’est la même équipe qu’à Berlin. Ils restent sur une victoire. Il faudra bien rentrer dans la compétition dès les qualifications et être solides pour que ça réussisse. Les scores vont être comme d’habitude très serrés. Ils sont capables de faire des super matches et ont été réguliers cette saison (4ème à Shanghai, 5ème à Antalya et 1er à Berlin). On a battu toutes les meilleures équipes. Pour les filles, c’est plus difficile à dire. Audrey a fait une très bonne saison, elle prend la 8ème place du classement de la Coupe du Monde. Après le Championnat de France et la sélection, j’espère qu’elle va être dans la continuité. Pour l’équipe les qualifications vont être déterminantes pour savoir si elles auront l’occasion de s’exprimer en match. Pour JC, c’est le Jour J. Il est capable de battre n’importe qui. Sur les qualifications et les premiers tours, il doit prendre les choses à son compte et sortir de là en confiance.  Pour moi, ce sera mon dernier championnat avec l’équipe de France. Il aura une saveur particulière, parce que c’est le dernier et que ce n’est pas mon choix. J’aurai à cœur d’aider les archers à réussir comme je l’ai toujours fait."

Equipe de France arc à poulies hommes : « Ce n’est pas impossible de gagner. Avec ce qu’on a produit sur les terrains cette saison, on peut y aller. »

Pierre-Julien Deloche : « Ma préparation est achevée, je suis prêt. »

Laure De Matos : « Je vise au moins un 1/8ème de finale. »

Sandra Hervé : « Je suis clairement dans de meilleures dispositions que sur la première manche de Coupe du Monde. J’ai pas mal travaillé depuis.»

Lucie Burnet : « Mon objectif est de tirer aussi bien que sur la dernière coupe du Monde à Berlin en août.»

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