Championnats du Monde à Copenhague: Benoît Binon dresse le bilan de l'arc à poulies

Article publié le 01/08/2015
Benoît Binon - Entraîneur de l'Equipe de France arc à poulies: Nos archers n'ont pas su s'adapter... La bonne surprise c'est Amélie...
Benoît Binon - Entraîneur de l'Equipe de France arc à poulies: Nos archers n'ont pas su s'adapter... La bonne surprise c'est Amélie...

Les Championnats du Monde viennent de s'achever, quel bilan dresses-tu des résultats de l'équipe de France?

Si on fait un bilan purement comptable, forcément c'est un échec au sens que pour la première fois une équipe ne se classe pas dans les seize et que l'on n'a pas un seul tireur au deuxième tour chez les hommes.
Je pense qu'il faut prendre le temps d'analyser les choses pour savoir à quel endroit ça a pu pêcher et en tirer les conclusions.
On ne peut pas accabler les tireurs parce que ce sont des gens qui ont prouvé cette saison à plusieurs reprises qu'ils pouvaient être compétents et compétitifs. Il faut comprendre pourquoi collectivement cela n'a pas fonctionné, pourquoi aucun n'est sorti du lot cette semaine. Comme nous repartons sur une Coupe du Monde dans une semaine, il n'y a pas lieu de tout révolutionner. Il n'y a pas à changer les choses à court terme, mais il faut prendre en compte ces échecs et s'engager sur une réflexion pour les événements qui se profilent à l'horizon 2016 - 2017.


Cet échec est-il dû à une somme de petits facteurs et au fait que les qualifications ont coûté très cher?

Il y a eu des petites défaillances individuelles qui ont engendré une défaillance collective. Pour des raisons différentes, chacun s'est retrouvé en difficulté et cela a entraîné l'ensemble vers le bas plutôt qu'à essayer de se reprendre et de se relever. Tout cela est passé très vite et rapidement ce n'était plus jouable. Entre une paille, des choix pas forcément pertinents par rapport au contexte météo... ils se sont trouvés tous les trois à un moment ou à un autre avec des petites choses qui les ont mis en difficulté et cela a provoqué ce résultat.
Il y a probablement un problème d'adaptation à ces conditions difficiles. On avait su s'adapter il y a deux ans à Belek où les conditions étaient extrêmes. Cela met forcément quelques défaillances en évidence qu'il va falloir régler.


Beaucoup de pays s'étaient préparés à avoir des conditions venteuses sur ce championnat...

Je ne sais pas ce que l'on aurait pu faire de plus pour préparer ce championnat. Là on avait des conditions un peu intermédiaires; à certains moments il n'y avait pas trop de vent et à d'autres il était beaucoup plus fort. C'est là qu'il faut être capable de s'adapter.

Pourtant Amélie Sancenot y est parvenu...

Elle a bien attaqué et a continué à bien faire les choses. Elle s'est engagée comme l'ont fait tous les tireurs de cette génération-là. Ce n'est pas pour rien que l'on retrouve de jeunes archers dans les finales. Chez les hommes, trois sont âgés de 20 ans et deux chez les femmes au stade des finales. Lorsque tu arrives sur un championnat en étant vierge de tout palmarès c'est différent de quand tu viens avec des ambitions et que tu ne te fais pas assez confiance sur tes choix.


Quelle est la clef?

Il y a plusieurs choses, il y a à gagner un peu sur leurs capacités physiques. Il faut aussi pouvoir mettre plus de situations qui amènent à l'adaptabilité dans l'entraînement et avoir la capacité à s'engager le jour J. Par exemple à l'entrainement je les avais alertés sur les conditions et les avais incités à profiter des situations stables pour tirer rapidement. Mais lorsque tu n'as pas confiance tu n'arrives pas à le faire.
Il va falloir le travailler à l'entrainement.


Au final les résultats des filles et bien sûr le mixte sont les notes positives de ces Mondiaux pour l'arc à poulies...
Chez les filles, la bonne surprise c'est Amélie. C'est une bonne chose pour elle de pouvoir repartir médaillée de ce championnat et c'est aussi une bonne chose pour la suite l'équipe de France. Les résultats féminins sont supérieurs à ce que l'on pouvait espérer au regard des ce qui avait été fait en Coupe du Monde. L'équipe 8ème aux qualifications, c'est le meilleur résultat de la saison et deux filles en huitième de finales on ne l'avait pas fait non plus. Et puis ce qui sauve le bilan général c'est le mixte.
Amélie et Dominique n'ont pas volé leur place en finale.


Propos recueillis par Laurence FRERE - Service Communication FFTA